mardi 27 janvier 2009

La Montagne Magique, le film

Un peu de distraction pour oublier le malaise ambiant. -je sais j'en rajoute, c'est mon côté syndicaliste ratée qui ressort. Mais non c'est pour rire!- J'avais mis deux mois à lire le livre de Thomas Mann, et plusieurs semaines encore pour savoir qu'en penser. Un pavé où en fin de compte il ne se passe rien mais qu'on termine jusqu'à la dernière syllabe, pris par le récit. Bref, revoyez mon avis ici! Avant-hier sur Arte passait une adaptation télévisuelle du roman. Je m'attendais un peu à un film ennuyeux, en réalité pas du tout. J'ai vu exactement, au détail près, ce que j'avais pu lire il y a plus d'un an, les images reflètaient à la perfection toutes les descriptions qui avaient fait naître dans mon imagination les décors et les personnages du roman. Il y a donc un aspect de La Montagne Magique que je n'avais pas relevé mais qui inconsciemment est resté très présent dans mon esprit: le génie de Thomas Mann pour rendre concrets des personnages, des paysages, des ambiances et des descriptions qui devaient être d'une finesse parfaite pour que l'adaptation soit aussi fidèle à ce que mon imagination avait produit.

Siiiii!!!

Après le "non" en France, le "si" en Bolivie. 60% de boliviens approuvent la nouvelle constitution et c'est encore une victoire pour Evo Morales. Evidemment la presse insiste encore sur la division du pays, la polarisation, et la défaite pour les radicaux qui pensaient que le oui allait l'emporter avec plus de 80%. Sauf qu'il faut regarder les chiffres de plus près. Certes dans la Media Luna le non a été majoritaire mais ce n'est le cas que dans les villes type Santa Cruz. En revanche dans les provinces, à la campagne, le oui a gagné, et aussi dans les départements de la Media Luna, ce qui fait qu'au total 80% de la population appuie Evo Morales. Encore du pain sur la planche pour le président mais encore une victoire quand même, malgré ce que la presse et l'opposition peuvent bien en dire. Merci Patxi!

samedi 24 janvier 2009

El Ekeko

Demain à la Paz, grande fête, gros rendez-vous immanquable pour les paceños, c'est le Dia del Ekeko. El Ekeko en fait c'est quelque chose de très local, rien de semblable au Pérou, et pour les cochabambinos un être un peu mystérieux. Le dieu de l'abondance il parait. C'est de là, de cette fête, que serait née Alasitas et ses miniatures. Tout ce qu'on sait c'est que les paceños le respectent drôlement, ce petit personnage, que certains en ont chez eux et le vénèrent, lui font des offrandes, le nourrissent et lui offrent des cigarettes. On murmure aussi que s'il n'a pas son compte il se fâche... (En tout cas demain à Paris on fête El Ekeko). Et pendant ce temps là Super Cholita, elle, se fâche aussi et reprend du service contre Goni. Il y a la tradition, et le folklore; le religieux et le politique. Pas si éloignés que ça en fait, voyez vous... Paraitrait même -si on le dit dans le journal, c'est que c'est vrai pardi!- qu'elle aurait aidé Evo dans sa campagne présidentielle...

jeudi 22 janvier 2009

L'habit ne fait pas le moine

Je viens de regarder un très bon reportage d'Envoyé Spécial sur les cours particuliers et sur ces grosses boîtes type Acadomia ou Legendre qui proposent du soutien scolaire à domicile pour les yeux de la tête. Ce qu'on ne savait pas c'est que ces entreprises au fond plus commerciales qu'autre chose recrutent n'importe qui et s'en mettent plein les poches. Dans le reportage une journaliste se rend à plusieurs entretiens d'embauche au cours desquels on ne lui demande rien, ni diplômes, ni casier judiciaire. On suit aussi une jeune fille également pendant un entretien qui s'embrouille totalement dans une explication de grammaire mais qui est pourtant recrutée quand même, car la recruteuse la trouve "agréable". En fait on apprend que cette dame était avant... commerciale dans la grande distribution! Et ce n'est pas tout. Une maman installe une web cam chez elle pour suivre incognito depuis sa salle à manger le cours particulier d'anglais qu'un soit disant prof donne à sa fille. Celui-ci a un accent à couper au couteau, fait plein de fautes de grammaire et ne parle pratiquement qu'en français. Pas de bol, la maman est bilingue et le renvoie sur le champ. Et d'autres exemples encore. En gros les gens qui sont recrutés n'ont la plupart du temps aucune compétence ni formation pour enseigner mais les boîtes les embauchent parce qu'ils manquent de personnel. En réalité la demande est importante de la part des parents mais ce n'est pas la seule explication. En fait ils manquent de personnel parce que bien que les cours soient facturés une fortune, les profs eux ne touchent que des clopinettes. Acadomia et compagnie s'en mettent plein les poches sur le dos des parents. Mais pourquoi ceux-ci continuent-ils à payer le prix fort pour du soutien scolaire nullissime?, se demandent les profs affiliés au SNES -le principal syndicat d'enseignants- qui voient ces images que leur montre la journaliste. Il y a la peur de l'échec certes, mais je pense qu'il y a surtout le système éducatif français plus que défaillant et qui ne remplit plus son rôle, qui va droit dans le mur. Mais qu'importe! Notre cher ministre nous supprime des postes d'enseignants et prévoit la création de 5000 emplois pour en finir avec l'absentéisme des élèves. Qui nous dit que ce ne sont pas des fontionnaires de police qu'on va payer pour aller chercher les absents chez eux?
C'était votre envoyée spécial en direct d'un collège de banlieue parisienne qui prend l'eau -au figuré comme au propre, et oui-...

samedi 10 janvier 2009

jeudi 8 janvier 2009

Encore un!

Et voilà, Aldea Selva l'avait prédit, la nature argentine n'est pas plus indulgente envers les pollueurs que le désert africain. La malédiciton du Paris-Dakar a encore frappé. Dysfonctionnement de l'organisation, malchance selon le directeur de la course, bien sûr. Il a dû trouver le temps long le motard, seul dans la pampa en attendant que des secours viennent le chercher. Très au point sur la médiatisation, beaucoup moins sur la sécurité, c'est bien connu. La nature se venge, recevront-ils enfin le message?

lundi 5 janvier 2009

Aguirre, le film à boulettes

Outre le fait que ce film ne soit pas regardable –attention, c’est un avis personnel- de par sa lenteur et son manque cruel de dynamisme, je n’ai pas pu terminer Aguirre ou la colère de Dieu, m’arrêtant sur une scène caricaturale à souhait.
Je reprends l’histoire. Nous sommes en 1560, et Lope de Aguirre est à la recherche de l’Eldorado, perdu avec son expédition dans la forêt amazonienne. Déjà, premier écueil –d’accord, le film date des années 70-, les indiens à bonnet rouge qui jouent du flûtiau pour le conquistador, c’est ridicule, une vision sacrément dépassée digne des Cités d’Or. Autres boulettes : un indien qui se dit prince dans son pays –heu, mis à part s’il est de la famille de l’Inca, je ne vois pas comment…- et en plus qui parvient à communiquer dans la même langue que les Indiens d’Amazonie alors qu’il est vraisemblablement des Hauts Plateaux. Et oui, dans les années 70, on pensait que tous les sauvages se comprenaient entre eux ! Plein d’incohérences donc. Et arrive la fameuse scène qui m’a fait éteindre la tele.
Deux indiens arrivent en pirogue vers le radeau des Espagnols. Et là ils commencent à expliquer que selon un vieux présage on disait que des hommes blancs allaient venir de la mer et qu’il faudrait les considérer comme des Dieux. Magnifique raccourci ! Le réalisateur a sans doute voulu montrer qu’il connaissait quelques bribes de l’Histoire des Incas et autres Aztèques et a étalé un peu de sa science qu’il a fait sortir de la bouche d’un amazonien –ben oui, pas le choix, on était dans la forêt-. Ce n’est pas fini. A ce moment un moine tend une Bible aux dits sauvages en leur disant que c’est la parole de Dieu, l’indien met son livre à l’oreille, et le jette. Les Espagnols le tuent. Très rapide, et incompréhensible pour des gens qui ne connaissent pas cet épisode de l’Histoire de l’Empire Inca. En fait dans la réalité, les Espagnols ont bien tendu une Bible à un indien. Mais ce n’était pas en Amazonie, et ce n’était pas n’importe quel indien. Ca se passait en fait à Cajamarca et il s’agissait de l’Empereur Atahuallpa. On lui tendit en effet une Bible, et on lui dit que ce livre, c’était la parole du Dieu des Espagnols. Problème, les Incas n’avaient pas de système d’écriture. Comment traduire ? Bref, Atahuallpa comprit qu’il fallait approcher le livre de son oreille pour entendre la parole de ce nouveau Dieu. N’entendant rien, il crut –et ce n’était pas si déplacé de le penser- que les Espagnols se fichaient de lui et jeta le livre à terre. Incompréhension entre les deux peuples, sacrilège pour les Conquistadors, cet acte sonnait la fin de l’Empereur et de son peuple. C’est donc cette scène que tente de reproduire le réalisateur du film. Mais la noblesse d’Atahuallpa est réduite à l’ignorance, voir à la bêtise d’un pauvre indien d’Amazonie. Ca en dit long sur la façon dont on voyait les peuples « premiers » dans les années 70.Bref, tout ça pour dire que ce film est très mauvais…
(J'avais posté il y a un bout de temps ce texte avec une video illustrant le sujet mais You Tube a encore fait des siennes...)

vendredi 2 janvier 2009

Puisqu'il faut le dire...

Autant vous le dire tout de suite j'ai horreur du syndrome de la bonne année, des soit disant résolutions qu'on doit prendre, du prétendu renouveau, des décisions à l'emporte pièce juste parce qu'on change d'année et qu'il faut faire comme tout le monde. Pas de changement tonitruant pour moi, juste des tentatives discrètes de vivre mieux. En ce moment je lis l'Art de la simplicité de Dominique Loreau, qu'une bonne âme m'a offert. C'est justement ce qu'il me fallait en ce moment alors que je reprends bientôt le travail, dans la joie et la bonne humeur bien sûr. Des conseils pour se simplifier la vie, ranger, trier, jeter, ne garder que l'essentiel, aussi bien dans la maison que dans sa tête -ce qui va souvent de pair d'ailleurs-. Etre plus organisé pour perdre moins de temps en choses matérielles, que le quotidien aille comme sur des roulettes, et se garder de précieux moments pour soi, pour se découvrir et savoir ce que l'on veut vraiment, ce vers quoi on doit tendre pour être en parfaite harmonie avec le chemin qu'on s'est choisi.
"Chaque chose en son temps
Consacrez quinze minutes de votre journée à un projet qui vous est cher (lire un auteur, préparer un voyage, faire un arbre généalogique...)
Ne faites qu'une chose à la fois
Apprenez à dire non avec grâce et fermeté
Répondez au téléphone lentement
Vivez à un rythme plus lent en travaillant moins, en refusant les heures supplémentaires
Evitez la routine (si vous buvez du café, prenez du thé, variez le trajet de votre travail à votre domicile...)
Répondez rapidement à votre courrier et ne laissez aucune tâche inachevée"
Et pleins d'autres choses encore qui obéissent au bon sens et qui malgré leur apparente banalité apportent beaucoup. Alors à l'unisson avec cet ouvrage je vous souhaite non pas une bonne année mais une bonne journée, parce que la vie recommence chaque jour. Faisons donc de chaque jour qui passe le meilleur de notre vie, simplement.

(Photo:emi)