Thomas Mann, La Montagne Magique, 1931.
Après presque deux mois de lecture assidue, je viens enfin de venir à bout de La Montagne Magique de Thomas Mann. Et je dois dire que je suis encore perplèxe devant cette oeuvre magistrale de 800 pages...
En résumé: l'histoire se situe au début du XX ème siècle, durant les années qui précèdent la Grande Guerre. Le protagoniste, que l'on suivra tout au long du roman, Hans Castorp, jeune ingénieur allemand, vient rendre visite à son cousin dans un sanatorium suisse, près de Davos, où celui-ci soigne ses problèmes respiratoires. Hans Castorp projette de ne tenir compagnie à son cousin que durant 3 semaines. Il restera en fait 7 ans au sanatorium, jusqu'à ce que la guerre éclate et le jette sur le champ de bataille. Voilà pour la trame de l'histoire. Mais La Montagne Magique n'est pas une simple histoire. Au fur et à mesure du temps qui passe -on ne le mesure plus très bien d'ailleurs- le narrateur nous dresse le portrait de toute une galerie de personnages plus particuliers les uns que les autres, en fait les patients du sanatorium. Quant à Hans Castorp, notre héros, que l'on tente de présenter "ni pire ni mieux qu'il est en réalité", on le voie évoluer dans cet espace clos, au début spectateur de cette micro société dans laquelle il peine à s'intégrer, avec ses rituels, ses codes et ses particularités, pour en devenir finalement, au terme de ces 7 ans de vie au sanatorium, un hôte à part entière, semblable à ceux "de là-haut", incapable ne serait-ce que d'imaginer retourner "en bas" pour y reprendre sa vie d'avant. Durant cette longue -ou courte, on ne le sait plus non plus- période de sa vie, le jeune ingénieur apprend, s'initie, par des discussions philosophiques, historiques, religieuses, médicales, avec les autres personnages; il découvre l'amour et ses manifestations; il assite à des phénomènes paranormaux, et à la mort de nombreux pensionnaires du sanatoriums comme des marqueurs des divisions du temps, des faits ponctuels et répétitifs qui en deviennent banals.
Que dire de plus? Que malgré quelques discussions parfois ennuyeuses sur la médecine ou la religion auxquelles assiste, tout comme nous lecteurs, notre héros, La Montagne Magique est un roman à part. A l'image de Hans Castorp qui ne parvient pas à quitter le sanatorium malgré ses réticences du début, le lecteur, devant cette oeuvre qui au début le laisse perplexe car il n'en trouve pas l'objectif, ne peut se défendre d'être envouté à son tour par la "Montagne Magique". A lire et à relire donc, -ceux qui ont lu Don Quichotte y sont habitués- non pas pour les péripéties de l'histoire, mais pour comprendre et interpréter, et s'y lire comme dans un miroir, avec une révélation à chaque lecture de cette Montagne dont la magie nous captive...
2 commentaires:
Une lecture qui participe du rite initiatique, un moment de vérité, aparté mais déterminant du reste de la vie. Tu en parles vraiment très bien en tout cas.
Vous avez changé votre présentation, c'est très agréable, l'autre était pas mal non plus. Hou, Don Quichotte en référence pour votre ouvrage, je crois que je vais me fendre donc de cet achat, j'aime bien les pavés (peut-être pour la plage, je parle de celle qui est dessous bien sûr!). Dans le genre question rémanente de l'utilité de l' existence, Hemingway avec son vieil homme et la mer reste aussi une référence que je relis régulièrement (la brièveté autorise la fréquence), et il a bien connu l'Amérique Latine.Merci pour cette référence, donc.
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