samedi 19 janvier 2013

Neige, amour, haine

D'abord, je peste.
Cerveau à mille à l'heure, la couche qui s'épaissit et les flocons qui redoublent de fréquence, voitures qui se couvrent de blanc. Mal au coeur. Nausée. Noyée. Enfouie, ensevelie vivante, bloquée. Plus de circulation. Prise d'otage.
Ensuite, silence. Pause dans le déluge. Calme, arrêt de la nature, de la société, du temps. Stop. Intriguée. Envie, élan, poussée dehors. Je m'habille.
Chaussures de rando, bonnet de laine, gant, polaire, écharpe, collants, pantalon retourné, chaussettes épaisses, sous-pull, peau, coeur. Coeur qui bat. Cric, crac, cric, crac, les pas dans la neige.
Forêt. Chemin, arbres parés de tulle, gens qui sourient, clairière.
Emerveillement.
Je marche, je marche, je marche. Je ne veux plus m'arrêter, plus rentrer. C'est beau. Juste beau. Magique. Solitude. Projection, Russie, Canada, grands espaces, dehors et dedans. L'âme s'agrandit, se réjouit. Respiration. Rire étouffé d'enfant. Réconciliation.
Amour.
Un oiseau, sur la branche, qui sautille, picore, volette, s'ébroue, disparaît. Dieu est dans l'oiseau.
Inifini.
Retour. Cric, crac, cric, crac. Froid. Fin du rêve, ouverture des yeux, tap, tap, les chaussures pour faire tomber la neige. Se débarrasser de toute trace extérieure. A l'intérieur, bercer l'enfant.





2 commentaires:

Coumarine a dit…

tu sais Emi? c'est juste bEAU ce que tu écris et la manière dont tu l'écris...;-))

Emi a dit…

merci!