vendredi 18 janvier 2013

Mon doudou divin

Katarina Mazetti, Mon doudou divin, 2007.
Voilà un sujet que j'aurais bien aimé voir sortir de ma petite imagination : le personnage, Wera, journaliste de la presse locale suédoise en manque total de sujets et de scoops, tombe à son supermarché sur une petite annonce. On y laisse des coordonnées pour s'inscrire à une sorte de stage spirituel à La Béatitude, un lieu où, soit disant, les gens intéressés pourraient confronter en toute tolérance leur point de vue sur Dieu et permettre à chacun de trouver sa propre foi. Ni une ni deux, la jeune femme décide de participer à ce stage, y voyant-là un superbe sujet de reportage. Le roman s'articule donc entre le point de vue critique de Wera, ses articles ironiques pour une revue et le point de vue de Madeleine, l'une des participantes. On assiste à un huis clos entre sept participants, tous également pris dans leurs interrogations religieuses et spirituelles, au cours duquel chacun va effectuer deux "forums", c'est-à-dire deux interventions pour évoquer son cheminement intérieur et le faire partager aux autres. On y trouve des petits extraits de société : le médecin radié et ayant perdu toute foi ; la petite fonctionnaire transportant, au sens propre comme au figuré, ses culpabilités ; le musulman cherchant à rapprocher les religions monothéistes ; la femme au service de tous qui se rebelle ; le gourou à la recherche de fidèles. Dans ce groupe, deux personnages détonnent : une dame qui s'exprime en vers et dont, je l'avoue, je n'ai toujours pas compris le rôle dans l'histoire et l'objectif de l'écrivain à la placer là, et Wera, qui étudie à la loupe tout ce petit monde et finit par se mettre à nu. Malgré l'écriture toujours aussi dynamique et distanciée, nous restons un peu sur notre faim. Est-ce que les sujets ne sont pas assez traités en profondeur ? Est-ce qu'au contraire ils le sont trop et cela devient longuet ? En tout cas, ce ne sera pas un carton plein cette fois-ci, même si l'idée de départ à eu le mérite de me rendre jalouse ! Dommage qu'elle n'ait pas été poussée un peu plus loin...

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