samedi 21 juillet 2012

Tung Lam

C'est totalement incongru. On m'en avait parlé, j'ai voulu aller voir ça de mes propres yeux. Et je vous le dis, j'ai vu, de mes yeux, vu, un monastère bouddhiste dans le Limousin. Je vous assure que oui, j'ai même quelques photos à l'appui. Tung Lam se situe à l'ouest de Bellac, en Haute Vienne, en plein milieu des champs. Pagodes sur fond de bottes de foin, il faut le voir pour le croire. Nous sommes à la sortie de Rancon, un petit village charmant qui domine la vallée de la Gartempe. Par une minuscule route qui semble nous mener nulle part, nous tombons directement sur l'entrée du sanctuaire. En effet, nous ne sommes nulle part. Un mélange de France profonde (le village suivant s'appelle quand même La Brousse, ça ne s'invente pas!) et de monastère viêtnamien: donc nulle part. Il fallait déjà avoir un petit grain pour aller s'installer là. Le monastère a été fondé en 1986 et comprend un temple principal, une bibliothèque et bien évidemment des espaces propices à la méditation. Des grands espaces. Le panorama invite en effet à la paix, puisque les différents chemins ponctués de statues ont tous le même point de vue: le magnifique panorama des Mont de Blond. On n'a pas envie de parler à voix haute, pas envie de répondre au téléphone ou d'écouter de la musique. En fait, on n'y pense même pas. On n'en est certes pas à se raser le crâne et à s'asseoir pendant des heures chaque jour à écouter les textes sacrés, comme les moines et nonnes qui sont formés ici et qui y vivent. Mais les lieux sacrés ont cet avantage, c'est qu'ils invitent à la prière, quelle que soit sa forme, et, ici tout particulièrement, à la communion avec la nature. Un mélange de tradition bouddhiste et de résurgences animistes. Et effectivement, après y être entrée sur la pointe des pieds et l'esprit interrogateur, j'ai eu beaucoup de mal à en partir. Tellement on y est bien. Tellement le temps est notre ami. Tellement on est, pour une fois, conscient d'être ici, maintenant, nulle part ailleurs que sur nos deux pieds et les entrailles au repos.





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