Didier Van Cauwelaert, Le journal intime d'un arbre, 2011.
Dans une émission de télé, la présentatrice disait que le livre était génial. J'avais quelques doutes. Sur le principe, l'idée de départ semblait géniale: se mettre dans la peau d'un arbre pour en raconter les mémoires. Un idée lumineuse, qui pouvait aussi tourner au grand n'importe quoi, voir même au rien du tout, au navet littéraire (pour un arbre, c'était le comble). Intriguée, poussée par la curiosité de découvrir toujours d'autres manières d'écrire, d'autres défis que les auteurs se lancent à eux-mêmes, je me suis lancée moi aussi dans la lecture. Effectivement, parfois, on s'y perd un peu, surtout si comme moi vous êtes nuls en flash back. Et des retours en arrière, le roman en est truffé, ainsi que d'ellipses temporelles, de résumés, de rapprochement entre différentes parties de l'histoire et de l'Histoire, d'accélérations... On arrive tout de même à s'en sortir et à ne pas perdre le fil, puisque le protagoniste, le poirier en question, est vraiment un personnage à part entière. Une vraie réussite, un grand coup réussi par l'auteur (qui n'en est certes pas à son coup d'essai), un pari plus que gagné. Qu'il soit sous forme de jeune arbrisseau, d'écorce, de vieil arbre tombé après la tempête ou encore de statuette sculptée, l'arbre ne cesse d'occuper le premier rôle, jamais détrôné par les autres personnages, les humains. D'ailleurs, il les accompagne, les raconte, les ressent, les vit, les suit ou les fuit. Il est leur obsession, leur compagnon, leur ennemi, leur porte bonheur ou leur arbre de malheur. Et nous parcourons quelques siècles d'histoire, les événements importants et les anecdotes sans jamais vouloir que cela finisse. C'est un roman très étonnant, intriguant, amusant, émouvant, engagé aussi, enrichissant. Ou comment nous les hommes devrions réapprendre à communiquer avec la nature, ou encore à laisser la nature communiquer avec nous...
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