"Real Women have curves", "Les vraies femmes ont des rondeurs", c'est bien le titre du film de Patricia Cardoso. C'est l'histoire d'Ana, adolescente de 18 ans, issue d'une famille de Mexicains immigrés aux Etats-Unis. C'est son dernier jour de classe et le moment des inscriptions à la fac. Seulement la famille d'Ana n'a pas assez d'argent pour lui payer des études. Sa mère, sans doute son souci majeur, passe son temps à la dévaloriser en lui répétant à longueur de journée qu'elle ne sait rien faire et qu'elle est grosse (sympa, la mère) et n'a qu'une idée fixe en tête: faire travailler sa fille, lui apprendre la vie mais selon sa propre version, c'est-à-dire faire d'elle une femme dévouée à son mari. Sois belle et tais-toi. Ana, dès le début des grandes vacances, part donc à contrecoeur travailler dans l'atelier de couture de sa soeur Estela, qui, soit dit en passant, se fait exploiter en fabriquant des robes à un coût dérisoire pour des fournisseurs qui les vendent cent fois plus chères dans leur magasin. Une très bonne évocation de la situation des chicanos, ces mexicains vivant aux Etats-Unis, exploités par une société méprisante en manque de main d'oeuvre bon marché. Ana, 18 ans donc, fait son travail à contrecoeur et cultive en secret son rêve de partir étudier à l'université. Par ailleurs, elle tente d'affirmer sa personnalité de femme indépendante, belle malgré ses défauts, pouvant susciter admiration et désir, assumant totalement ses rondeurs. Ce film est une pure comédie avec un vrai fond social. Les dialogues sont irrésistibles et certaines scènes vraiment incroyablement drôles. Le petit plus, c'est que les personnages parlent à la fois en anglais, en espagnol, dans un anglais au fort accent mexicain ou dans un mélange des deux langues, ce qui donne une saveur toute particulière au film. 20/20!
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