L'événement n'est pas passé inaperçu, c'était l'endroit où il fallait être ce week end: une magnifique exposition Carrasco à Saint Maur (36). Exceptionnelle, cette expo, pour différentes raisons.
D'abord parce que les oeuvres de Carrasco sont par elles mêmes exceptionnelles, par leur originalité, leur force, leur engagement artisitique et moral, leur diversité. La fille de l'artiste bolivien nous disait même que si demain elle avait à mettre sur pied une autre exposition, elle pourrait le faire avec des réalisations totalement différentes de celles proposées ici, tant Carrasco a produit un nombre incalculable d'oeuvres, allant de la peinture à la sculpture, dans des styles totalement différents. Inclassable.
Exceptionnelle aussi, cette expo, en ce qu'elle présentait une oeuvre jamais montrée auparavant: cette immense toile de 9 mètres de haut, peinte au lendemain des attentas du 11 septembre, dans laquelle l'artiste dénonce certes l'horreur, mais également une prévisible tournure tragique des événements et de condamnables représailles de la part des Etats-Unis. Encore une fois, dans son art, le rejet d'un monde calculateur, gouverné par la haine, et la douleur de la perte d'une relation d'harmonie avec le cosmos.
Carrasco, homme engagé, artiste total, certain que nous faisons partie du cosmos, de la vie, et en contact permanent avec les éléments, en particulier avec la Terre, lien qui témoigne de l'attachement à ses racines andines et cette vision de la Terre comme nourricière, féconde, créatrice de vie. Ses sculptures en sont sans doute la trace la plus concrète: sensuelles, rondes, féminines, fortes, telluriques.
Carrasco, artiste total, disions nous, refusant de se cantonner à un style, à une spécialité. Au contraire, il a durant toute sa vie mêlé toutes les techniques, tous les arts - rappelons le rôle très important de la musique, puisque Carrasco est à l'origine de la création de la célèbre Peña Naira à La Paz, local qui fut le berceau de la musique folklorique andine contemporaine dans les années 70 -. Mais quel que soit le vecteur d'expression utilisé, le message reste le même: dans tous les cas, s'engager, aller jusqu'au bout de la démarche, puiser toujours au plus profond et y mettre toute son âme.
Et puis, cette exposition n'aurait pas été exceptionnelle sans la présence de madame Simone Carrasco et de sa fille Okllo, deux femmes au coeur grand ouvert, passionnées par l'artiste, par l'oeuvre, et entièrement dévouées à la mise en valeur et la diffusion des réalisations de Carrasco, dans un immense et universel geste d'amour envers lui, et envers le public.
D'autres rendez-vous sont prévus, notamment à la fin du mois de mai, dans la commune du Menoux (36) - dans laquelle Carrasco a vécu de nombreuses années et qui abrite ce qui est sans doute l'oeuvre de sa vie: les superbes fresques de la petite église -. Restez attentifs, nous ne manquerons pas de vous convier à ce qui sera sans aucun doute un magnifique événement!
(photos de Marie-Hélène, notre envoyée spéciale sur place. Merci à Simone et Okllo -photo ci-dessus- pour leur gentillesse)
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