mercredi 4 avril 2012

Bernard Giraudeau

Bertrand Tessier, Bernard Giraudeau, le baroudeur romantique, 2011.
L'homme coup de vent, l'homme passion, l'homme doute, l'homme excès, l'homme colère, l'homme voyage, l'homme générosité, l'homme humain.
C'est tout cela qui se dégage de cette autobiographie de Bernard Giraudeau. J'en ai appris beaucoup sur sa carrière cinématographique, sur sa relation passionnelle avec le théâtre. J'avoue n'avoir vu que très peu de ses films. Les caprices d'un fleuve, tout juste. Mais ici tout a été retracé, depuis le début. L'enfance, déjà instable, la soif de l'ailleurs, le leitmotiv instable du "c'est sûrement mieux là-bas". Très tôt, trop tôt, l'engagement dans la marine, à bord de la Jeanne d'Arc. Deux tours du monde plus tard et des blessures définitives, Bernard se fait passer (ou pas) pour fou et va voir ailleurs si le ciel est plus bleu. Petits boulots, à la Rochelle, mais surtout errances sur le port, toujours la mer. Et puis la danse, à fond, comme tout le reste, pour apprendre, presque en souffrir de vouloir toujours l'excellence. Paris, enfin. Et apprendre encore, se perfectionner, même au-delà. Quitte à en devenir insupportable. Puis viennent -ou reviennent- les voyages. Les Andes. Humahuaca. Et des rencontres. Vraiment, on a du mal à le suivre et à comprendre comment les autres ont pu le suivre. En même temps, en lisant ses textes -dont je ne me lasse vraiment jamais-, en voyant ses documentaires, on comprend que cet homme était habité. Par autre chose, un degré extrême de la vie, une vision totale du monde et des gens. Jusqu'au bout. Une intensité dans le regard, dans la manière d'appréhender la rencontre, la découverte et une façon particulière et unique de la décrire, sans détours, la réalité mise à nue, brute, mais avec tellement de poésie. Il y a des gens, des textes, des images, des visions qui ont croisé mon chemin et ont mis mon stylo en marche. Bernard Giraudeau est l'un de ces guides.

1 commentaire:

brunolug a dit…

Bernard Giraudeau était implicitement et explicitement un homme de foi. Bizarre, cette manie qu'ont les hommes capables d'avoir plusieurs vies parallèles en une de mourir aussi jeune.