jeudi 1 mars 2012

A la douane

Et la douanière s’évanouit.
Jusque –là, la traversée de Paris et l’arrivée à l’aéroport de Roissy n’avaient pas posé de réel problème. Bien sûr, le taxi parisien, fidèle à lui-même, bougonna quand même en râlant parce qu’ils allaient salir le siège en skaï de sa Mercedes. C’était pour la forme. En tout cas, il ne les obligea pas à attacher leur ceinture, de toute façon, lui-même ne la mettait pas, il préférait s’accrocher à son téléphone portable. En cas d’accident, il serait sans doute mis directement en relation avec les Urgences, progrès oblige. Une fois à l’aéroport, ils sortirent tant bien que mal de la berline pour partir à la recherche de leur porte d’embarquement. Restait à passer l’épreuve de la douane. Au moment de déposer leurs affaires sur le tapis roulant, ils se posèrent la question suivante : devaient-ils passer sur le tapis ou sous le portique ? Les gens autour leur jetaient des coups d’œil amusés, méfiants, parfois terrorisés. Il faut dire que même si l’on vit à une époque dite libérée, le sexe à l’air, ça fait désordre. Ils remarquèrent bien le malaise des mères de famille face à cet attribut exposé sans vergogne à la vue de leurs enfants, mais ils se refusèrent à avoir honte étant donné que, de toute façon, il n’existait pas de slip de cette taille. Ils passèrent sous le portique. L’alarme de détection des métaux ne sonna pas mais on appela quand même discrètement un responsable de la sécurité. Le douanier ordonna qu’on fît une fouille au corps. Ils se regardèrent en silence, un sourire provocateur au coin des lèvres et l’œil qui frisait. Sur le premier d’entre eux, la fouille fut rapide et sans problèmes. Sur le deuxième, la palpation s’avéra plus risquée, d’autant qu’elle fut exécutée par une jeune femme. Celle-ci ne put réprimer une grimace de dégoût en promenant son détecteur sur le corps de la créature qui lui faisait face, le sexe en érection. Elle eut même l’impression que cela s’aggravait au fur et à mesure de la fouille. En tout cas, la créature lui souriait avec un plaisir non dissimulé. Leurs regards se croisèrent ; deux billes de feu percutèrent les deux yeux tendres de la jeune femme. Et la douanière s’évanouit.
Aéroport de La Paz- El Alto.  15 heures. Un écrivain bolivien tente de passer la douane pour transporter jusqu’en France une effigie grandeur nature du Tio.
L’écrivain : « Tu pensais à quoi ? »

Le Tio: "Le retour va être galère."

2 commentaires:

Anonyme a dit…

trop drôle !!!
pcr

Emi a dit…

Toute ressemblance avec.. (trop tard, il se sont déjà reconnus!)