lundi 13 février 2012

La dame sans terre

Andrea H. Japp, La dame sans terre, Tome 1, 2 et 3, 2006.
"Tiens, vas-y lis ça, tu verras ça se passe au temps de l'Inquisition, je suis sure que ça va te plaire".
Merci petite soeur, de quoi mettre de l'eau au moulin en ce qui concerne ma réputation de fille aux goûts assez spéciaux... Le diable des mines boliviennes, maintenant l'Inquisition, voilà de quoi en effrayer plus d'un. Je vous dois, chers lecteurs, afin que vous ne partiez pas en hurlant de peur, quelques explications. Non, je ne suis pas une attardée historique assoiffée de sang et captivée par les différentes techniques de tortures. Je suis simplement passionnée par ce sujet, l'Inquisition, pour l'avoir découvert en préparant mon CAPES d'espagnol il y a presque 10 ans (déjà?). L'organisation, l'implantation de cette machine à tuer, hyper hierarchisée et calculée, a de quoi effrayer et intriguer. Je suis d'avis qu'il ne faut jamais nier, toujours affronter la réalité, la folie de nos predescesseurs sur cette terre, s'informer, voir même étudier, dans le détail, pour savoir, dire, diffuser et ainsi ne jamais plus reproduire. C'est mal barré, mais bon... Maîtrisant assez bien le sujet pour ce qui est de l'Espagne, je me suis plongée avec beaucoup d'intérêt dans le premier tome de La dame sans terre, qui se passe au Moyen âge en France, sur fond d'Inquisition donc, de secret des Templiers et sous la forme d'une enquête policière, un genre que pour le coup je ne connais que très peu. Dès le début, les descriptions riches, les multiples références à la vie de l'époque, à la gastronomie (je me retrouve bien là) m'ont capté l'attention. Je me suis prise au jeu. Indices. Morts suspectes. Récits croisés. Diversités des lieux. Intrigues qui se rejoignent et se croisent. Je découvre le genre, j'avoue. Certains commentaires de lecteurs que je suis allée chercher sur le net n'étaient pas aussi positifs. Mais il s'agissait de connaisseurs. En temps que lectrice occasionnelle de policiers, cela était déjà assez compliqué pour ma petite cervelle qui a du mal à suivre les Flash back, y compris dans l'inspecteur Derrick... Une fois achevé le tome 1, prise dans l'histoire, je me suis lancée dans le 2. Puis dans le 3. Le mystique s'ajoutait à l'enquête, cela me plaisait beaucoup. Et puis, vint la fin du tome 3. Comment vous dire? Une immense déception. Une fin en eau de boudin comme on dit par chez moi. Comme si l'auteur n'avait eu droit qu'à quelques pages de la part de l'éditeur. Allez, termine ton bouquin en 3 000 caractères et que ça saute! Une espèce de résumé batard, le dégonflement de l'intrigue, qui n'était pas résolue et qui, dans ce mode accéléré, n'en devenait qu'encore plus floue. Comme si l'auteur elle-même avançait en aveugle et n'avait pas eu de trame de récit en commençant sa saga inquisitorialo-templière (et là je me dis, quand on écrit, se lancer droit devant en se laissant guider par ses personnages ou par ses flashs, c'est dangereux... je vais donc y réfléchir...). Du coup, je suis allée fouiller sur le net et j'ai décidé de ne pas lire le tome 4. Les commentaires déçus des autres lecteurs et mon propre coup d'oeil à la fin du dernier volume - je sais, c'est mal - me prouvant que je ne manquais rien puisque l'intrigue n'était toujours pas résolue et que cela trainait en longueur et donc en incohérence... Je ne sais pas si je dois vous le conseiller. J'opterais quand même pour un oui, étant donné que tout au long des 3 volumes je ne me suis pas ennuyée un instant, que l'époque historique et ses méandres y sont parfaitement dépeints et que j'aime quand la petite histoire se mêle à la grande. En tout cas, si vous voulez en savoir un peu plus sur les procès inquisitoriaux, voilà un document fort intéressant...

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