dimanche 12 février 2012

Carnaval et gastronomie

Revoilà le Carnaval! Jeudi dernier en Bolivie les festivités s'ouvraient avec le Jueves de Compadres, lors duquel les hommes se retrouvent entre eux pour sortir et faire la fête. Jeudi prochain suit donc le Jueves de Comadres, vous l'aurez compris, réservés aux femmes. En Bolivie, le Carnaval est vraiment LA fête de l'année, celle à laquelle tout le monde participe, sans exception, les rituels andins ruraux ayant même envahi les villes et s'étant infiltrés jusqu'aux foyers citadins. Effet de mode ou véritable sincérité? Sincrétisme ou réel retour aux traditions et aux religions andines? En tout cas, voilà un rendez-vous qui apaise les tensions et relègue au deuxième plan tous les conflits sociaux et autres soubresauts politiques! Même le sport s'arrête et se suspend au temps du Carnaval, c'est vous dire. Je viens de lire que l'équipe de foot bolivienne de Bolivar avait demandé le report du match qu'ils devaient jouer le 21 février prochain face à une équipe mexicaine, dans le cadre de la Copa Libertadores. Le motif? Le 21 février correspond justement au Martes de Ch'alla, date qui clôture le Carnaval et qui en représente le moment clé, le plus important aux yeux de ceux qui pratiquent ce jour là les rituels à la Pachamama. En être absent, c'est manquer le rendez-vous de l'année, c'est ne pas pouvoir adresser ses offrandes et ses prières à la Terre Mère, c'est donc fatalement perdre le match de foot (j'extrapole!).
Pour en revenir à la fête elle-même, on peut dire qu'en dehors de la musique, des danses et des rituels religieux, catholiques ou andins, le Carnaval ne serait rien sans la gastronomie. Déjà, on a coutume de dire que le bolivien (surtout le qhochala, habitant de la douce et merveilleuse ville de Cochabamba), ne mange pas pour vivre mais vit pour manger. Cela se confirme et s'affirme encore davantage lors de fêtes importantes et par conséquent lors du Carnaval. Attention, on ne mange pas de tout et n'importe quand. Le bolivien n'est pas un goinfre. Au contraire, tout cela est très réglementé, devrais-je dire. Car à chaque fête, à chaque époque de l'année son plat réservé, sa gourmandise associée. Je vous avais déjà parlé du "puchero", le plat typique de Cochabamba correspondant à ce moment de l'année. Ce matin, en cherchant la recette traditionnelle des "confites", ces sucreries en forme de petites boules que l'on a l'habitude de préparer pour la "mesa" (table d'offrandes) du Martes de Ch'alla, je suis tombée sur un blog, comment dire... Il s'agit du blog d'une bolivienne qui nous donne tout un éventail de recettes de son pays, du sucré au salé, des soupes aux pâtisseries, photos comprises. De quoi faire saliver pour plusieurs jours rien qu'en lisant les recettes... Je vous en donne le lien et cours m'y rassasier mentalement, en attendant de découvrir d'autres plats de la terre chère à mon estomac et à mon coeur (dans le cas de la Bolivie, je crois que l'un ne va pas sans l'autre. Deux boliviens qui se rencontrent finissent toujours, au bout d'un temps relativement modeste, par parler de leur gastronomie, les yeux brillants et la voix tremblante de nostalgie!)

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