dimanche 1 janvier 2012

El Alcazar y la Giralda

Après l'Alhambra, "la rouge" Grenade, je pensais avoir tout vu de la beauté architecturale arabo andalouse, avoir atteint la perfection. Eh bien non. Le palais de l'Alcazar de Séville, au style mauresque, est lui-aussi éblouissant de dentelles sculptées, de fontaines, de plafonds étoilés taillés dans le bois. Les couleurs, bleu, blanc, vert, ressemblent à celles de la mosquée de Paris. Et que dire des jardins? Un délice de citronniers et d'orangers, de gigantesques palmiers découpés dans le ciel bleu. A plusieurs reprises, je m'assieds le nez au soleil chaud d'hiver et oublie tout. Profiter. Ne plus bouger. Laisser la chaleur de l'astre m'envahir. Emmaganiser. Une folle envie de se laisser enfermer dans les jardins du Paradis tandis que les derniers touristes franchissent les grandes portes pour sortir. L'Eden, la nuit. Car elle est trop courte, cette escale dans le silence et le chant des oiseaux.



L'atroupement devant la cathédrale, 1/2 heure avant l'ouverture, en disait long sur la foule que j'allais devoir affronter. Enfin, cela valait le coup. Je n'aurais pas pu dormir tranquille sans avoir vu ça avant de rentrer à Paris. Mais que d'or, que d'argent, de trésors, de luxe, de métaux précieux venus d'Amérique. Ostentation, gâchis. Provocation? Péché! Le patio de los Naranjos permet de respirer un peu après tant de monde et de densité décorative, d'outrance religieuse. (Même si il ne vaut pas la plaza de Las Banderas qui se trouve derrière l'Alcazar, elle aussi semée d'orangers).
Deuxième temps. Je grimpe enfin dans la Giralda, l'ancien minaret. Sacrée ascension! Tour à tour, j'aperçois par les énormes ouvertures, les toits de Séville, des détails de la cathédrale, flèches de la plus grande construction gothique du monde. Là-haut, c'est la foule, mais c'est l'extase. Le Guadalquivir, l'Alcazar, les places, les milliers de terrasses parfois garnies de piscines, les fleurs, le ciel, l'horizon. Je tourne et retourne jusqu'à en avoir le tournis. C'est le clou du spectacle, le point culminant du séjour dans tous les sens du terme. Là où le passé musulman se mêle au catholicisme. Mariage de haine. Séville la belle.



Photos:emi

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