Le dernier pijcheo
Le mineur, après être passé plié en deux sous les voûtes de la faille, avoir sauté par-dessus de profondes cavités et évité les saillies de la roche, arriva dans la galerie du Tio, l’image diabolique de l’esprit protecteur de la mine. Il s’assit sur un callapo, témoin muet des souffrances et des légendes que renferment les mines de la montagne, et sortit sa ch’uspa de coca pour faire un dernier pijcheo.
Le Tio, habitué à vivre dans des galeries humides et des passages obscurs, avec des températures froides ou bien suffocantes, le regarda en silence mais attentif à ce qu’il faisait. Le mineur, conscient qu’il ne pouvait pas commencer le pijcheo sans faire auparavant une offrande au souverain des ténèbres, jeta une poignée de feuilles de coca au pied de son trône, fit la ch’alla dans la galerie et alluma deux cigarettes avec la même allumette ; une pour lui et une autre pour l’offrir au Tio, qui ne consommait pas des feuilles de coca pour atténuer les effets de l’altitude et de la rareté de l’air dans la galerie, mais pour accompagner les mineurs qui avaient besoin de lui confier leurs peines et leurs joies.
Le mineur aspira la fumée de sa cigarette et toussa comme si ses poumons se déchiraient, avala une gorgée d’eau de vie qui lui adoucit la bouche, de même que la boule de coca qu’il conservait entre ses molaires et sa joue. Il ne pensa à rien. Il resta tranquille et silencieux, jusqu’à ce que soudain, sans même chercher à comprendre ce qui se passait, il vit que le Tio s’était illuminé comme une lampe qui s’allume. Alors, alors seulement, atterré par l’image du diable qui le regardait en souriant, il se leva d’un bond et s’apprêta à sortir de la galerie ; mais le Tio l’attrapa avec ses griffes et, d’une voix qui semblait sortir du fond de la montagne, lui dit :
-Reste! N’aie pas peur…
Le mineur qui, l’espace d’un instant, sembla avoir perdu son âme, se rassit sur le callapo, les nerfs tendus et les poils dressés.
-Calme-toi, lui dit-il. Je sais que c’est la dernière fois que tu viens faire un pijcheo dans ma galerie.
Le mineur resta à le regarder de haut en bas. C’était la première fois que le Tio bougeait et parlait de manière humaine.
-Ce qui me fait mal c’est que je suis le dernier des derniers mineurs qui sont restés dans le campement, où les toits de tôle, pendant les nuits de froid et de vent, ressemblent à des fantômes qui clameraient leur douleur, expliqua le mineur, tentant de soulager les peines de son cœur. Maintenant je comprends mieux que ce qui un jour a un commencement, un autre jour est condamné à avoir une fin…, une fin qui est sûrement déjà écrite dans les feuilles de coca, parce que tout ce que la Pachamama nous donne un jour, un autre jour le destin nous l’enlève…
Le Tio cracha une bouffée de fumée, se réinstalla sur son trône construit dans les rochers de la galerie. Il porta ses mains à sa nuque et, en le regardant comme s’il l’avalait avec ses yeux, il demanda :
-Et maintenant qu’ils ont fermé les mines, à quoi t’ont servi tes prières à Dieu et à la Vierge de la Mine ?
Le mineur, dont la physionomie était différente de celle des indigènes de l’intérieur des terres, resta silencieux et pensif ; il avait de la barbe, les yeux clairs et la peau endurcie par les âpretés de l’altiplano. Il cracha une salive verdâtre près de ses bottes de pluie, se redressa, leva les yeux, montra des dents tachées par les feuilles de coca et répondit :
-Toutes mes prières n’ont pas été écoutées et tous mes désirs ne se sont pas réalisés. Mes rêves se sont transformés en cauchemars et ma vie est condamnée à se terminer parmi ceux qui ont laissé leurs poumons dans les entrailles de la terre…
Le Tio l’écouta attentivement, les yeux flamboyants et les oreilles en pointe, comme quelqu’un qui tente d’interpréter les paroles du vent, jusqu’au moment où le mineur, qui semblait avoir terminé son pijcheo, voulut se lever du callapo. Alors le Tio se leva de son trône, l’aborda dans le dos et lui dit d’un ton suppliant :
-Ne m’abandonne pas. Si je suis entré avec toi dans la mine, je veux m’en aller avec toi. Je suis ton œuvre et je fais partie de ta vie.
-Ce n’est pas vrai, nia le mineur, affrontant le Tio face à face. Je ne t’ai pas fait selon mon idée et mon image. Toi qui a été battu par l’archange Saint Michel et condamné à errer dans les flammes de l’enfer, tu es arrivé dans les mines une nuit de tempête, accompagné par Juan del Valle, le prospecteur de la Couronne espagnole qui voulait trouver les mêmes filons d’argent que ceux que d’autres exploitaient à pleines mains dans le Cerro Rico de Potosi. Trois cents ans plus tard, toi, abandonné à ton sort par le conquistador, tu t’es transformé en Tio de la mine et des mineurs…
-Ce n’est pas vrai non plus, répliqua le Tio, en mâchant des feuilles de coca et en faisant crépiter la braise de sa cigarette dans la bouche. Je ne suis pas un diable apporté par les caravelles des conquistadors, mais la divinité sacrée et mythologique des urus, chez qui je protégeais les animaux sauvages depuis l’aube du Monde, jusqu’à ce qu’un certain jour, en me rendant compte que les hommes me tournaient le dos pour adorer un autre dieu plus lumineux et puissant, je choisis de me venger de leur trahison en accumulant le feu volcanique des montagnes. Dans les entrailles desquelles retentirent des voix plus fortes que le tonnerre. Je m’armai de courage et d’un seul souffle, je formai des ouragans de feu et de fumée dans le ciel. Mais le dieu Inti, qui était plus lumineux que tous les feux réunis, résista à mon attaque, nettoya les fumées asphyxiantes de sa lumière et se remit à éclairer le ciel et la terre des urus, leur rendant l’amour et le calme. Mais comme je suis un être vengeur, que je ne supporte ni la trahison ni l’oubli, je décidai de punir de la manière la plus cruelle les descendants des hommes que j’avais modelés dans l’argile au bord du lac Uru Uru. Ainsi, rempli de colère et prêt à venger mon honneur blessé, j’envoyai un énorme serpent sur les montagnes de la zone Sud; sur les monts de Kala Kala, un lézard aux proportions de dragon ; sur les plaines de l’Est, des millions de fourmis voraces ; et sur la région du Nord, un crapaud gigantesque et terrible. C’était les quatre plaies, comme les cavaliers de l’Apocalypse, prêts à accomplir un holocauste dont personne ne se sauverait. C’est alors qu’apparut la ñusta Anti Wara, enflammée comme une fleur de feu et de nacre, sans expliquer d’où elle venait ni quelles étaient ses intentions ; elle avait un diadème d’arc en ciel sur la tête, et à la main une épée comme symbole de justice ; elle était blanche et svelte ; elle avait les cheveux tressés et la tunique attachée par une auréole lumineuse qui dégageait des rayons sous la lumière de la lune. Son pouvoir était si grand et si terrible que, en lançant des éclairs mortels avec son épée, elle transforma les animaux féroces en pierres et les fourmis en sable ; le serpent, qui rampait sur les monts qui s’étendaient autour de Vinto et de Chiripujio, elle le fendit d’un seul coup, confondant son corps avec les cimes et les collines ; au lézard, qui avançait en fouettant l’air avec sa queue de saurien et en dévorant avidement les semences et le bétail, elle arracha la tête du corps et avec son sang forma la lagune de Kala Kala, qui encore aujourd’hui, à une certaine heure du soir, devient rougeâtre sous les yeux étonnés des habitants ; elle tua le crapaud au corps ventru et visqueux, qui sautait en emportant tout sur son passage, avec une fronde dont elle envoya la pierre se planter dans son cou comme le fer d’une lance ; les fourmis, qui semblaient grouiller dans une fourmilière près du fleuve Tagarete, elle les transforma en sable et les répandit sur la plaine comme des dunes amassées par les courants du vent…
-En fait, les quatre plaies furent vaincues par les pouvoirs divins de la ñusta Anti Wara ?, demanda le mineur, émerveillé par le récit fantastique du Tio.
-C’est ainsi qhoya loco, répondit-il avec un soupir que lui pénétra dans l’âme. Une fois mes alliés tués, je n’eus pas d’autre solution que de me cacher dans les entrailles de la montagne, pour éviter que l’épée flamboyante de la ñusta Anti Wara ne me fulmine le corps. Depuis, comme un monstre rejeté par la lumière solaire, j’habite les entrailles de la cordillère andine, où les mineurs m’aidèrent à construire mon royaume au milieu de l’obscurité et du silence…
-Donc tu étais Huari, le dieu mythologique des urus?
-C’est cela, qhoya loco, répondit-il en se gonflant le torse avec un certain air de fierté et de regret. Après avoir été le dieu protecteur des urus et des troupeaux sauvages, je suis devenu le Supay protecteur et bienfaiteur des mineurs, qui, grâce à leurs superstitions et leurs croyances païennes et religieuses, me confondent avec Lucifer et avec la divinité protectrice des richesses de la mine, où ils me traitent avec crainte, affection et respect.
Le mineur cloua les yeux par terre et continua son pijcheo, tandis que la boule formée par les feuilles de coca, qui ressemblait à un poing calé entre ses molaires et sa joue droite, commençait à se mélanger avec la lejia et la salive, pour ensuite distiller son jus stimulant et pénétrer dans le sang à travers les muqueuses de la bouche, provoquant une sensation de bien-être et permettant de soulager la fatigue, la soif et la faim. Au bout d’un moment, le mineur releva les yeux, cracha une salive verdâtre avec l’adresse d’un lama et demanda :
-Et depuis quand t’appelle-t-on Tio?
-Depuis que les premiers mineurs sont entrés dans ma grotte fumante, en creusant les roches comme des taupes humaines. C’est là qu’ils me trouvèrent transformé en pierre dans la pierre, en poussière de poussière et en terre de la terre. Mais comme ils avaient peur de l’obscurité et du silence, et portaient déjà dans leur esprit les images démoniaques que les hommes blancs leur avaient inculquées, ils reconstruisirent mon image en quartz et en terre minéralisée, en me donnant des formes disproportionnées et terrifiantes. Ils me firent des yeux de cristal, des cornes de bouc, de longues oreilles, un nez horrible, des dents surnaturelles et un énorme pénis pour pénétrer les roches et faire exploser les gisements. Moi qui étais beau et soumis comme la vigogne, ils m’ont rendu laid et féroce comme le diable de l’enfer. Ils me baptisèrent du nom de Tio et commencèrent à me vouer un culte et me faire des offrandes.
-Et pourquoi?, demanda le mineur, en le regardant de travers et en mettant une feuille de coca dans sa bouche.
-Comment ça pourquoi? Merde!, se fâcha le Tio, approchant ses yeux des yeux du mineur et élevant sa voix qui souffla dans la galerie. On me voue un culte parce que je suis le maître et le seigneur du royaume de l’obscurité et des richesses minérales que renferme le sous-sol. Je suis l’un des esprits masculins de la fertilité qui féconde la Pachamama. Je peux être généreux avec ceux qui me font des offrandes avec soumission et respect, et je peux être cruel avec ceux qui m’ignorent et n’accomplissent pas leur devoir envers moi. Ainsi, quand j’ai faim, si on ne m’offre pas le sang des lamas, des brebis et des coqs sacrifiés, j’avale toujours un mineur pour rassasier ma faim et je bois son sang pour calmer ma soif… Le pijcheo du premier vendredi de chaque mois, comme tu le sais bien, est une vieille coutume à travers laquelle on rend hommage à la Pachamama, la déesse andine de la terre ; mais c’est aussi une façon d’offrir des aliments à ma personne, parce que je suis dieu et diable en même temps, le seul maître des filons que les mineurs exploitent dans mes galeries. Le pijcheo est une manière de solliciter ma bienveillance, afin que je protège des maladies et des dangers… Je sais bien que par ici on raconte la légende selon laquelle les feuilles de coca sont les restes d’une demoiselle prétentieuse, qui avait pour habitude de se moquer de l’amour des hommes naïfs après leur avoir offert son corps et ses charmes, jusqu’à ce que les yatiris et les amautas incas, dans leur souhait d’éviter que les hommes perdent la tête et s’ôtent la vie en se jetant dans un précipice, décidèrent la mort de la demoiselle, dont le corps fut découpé et enterré dans les ravins du massif andin. En ces mêmes lieux, là où furent enterrés ses restes, poussèrent des arbustes verts, qui avaient la propriété d’endormir l’esprit des hommes, rassasier les affamés, donner des forces à ceux qui étaient fatigués et faire oublier leurs misères aux malheureux. C’est ainsi que les fils du Soleil, considérant que la feuille était prodigieuse et sacrée, commencèrent à mâcher et à extraire le jus de la coca, non seulement pour ses vertus médicinales, mais aussi dans le but de rendre un culte à la Pachamama, qui a eu le pouvoir de transformer le corps de la demoiselle en un arbuste prodigieux. Pendant la colonie, le pijcheo, qui commença à devenir un acte sacré chez les incas, se généralisa parmi les mitayos qui travaillaient dans l’exploitation des mines, une tradition qui a perduré jusqu’à nos jours, parce que les mineurs qui mâchent des feuilles de coca travaillent plus et mangent moins…
-C’est vrai, cher Tio, dit le mineur, en gardant la distance et le respect qu’il avait toujours eu pour lui. Tu es le maître et le seigneur des richesses minérales renfermées dans la mine, c’est pourquoi nous te rendons un culte et te faisons des offrandes, en mâchant des feuilles de coca et en te faisant la ch’alla avec des bouteilles d’eau de vie. Deux fois par an, au début de février et d’août, les mois du diable, nous préparons des réunions spéciales en ton honneur et nous t’offrons, en plus de la coca, de l’alcool et des cigarettes, le sang d’un lama blanc sacrifié dans la wilancha. La cérémonie se réalise à l’entrée de la mine. La terre, à l’endroit où elle connait le plus grand passage, là où elle fut ouverte et violée par l’homme, reçoit des offrandes liquides et solides pour calmer ta colère et la colère de la Pachamama. On réalise le pijcheo et la ch’alla en ouvrant des bouteilles d’eau de vie. De même, on décore avec des serpentins et des confettis l’achura, les filons, les quartiers de la mine, les outils, ton trône, sans cesser de remercier la Pachamama, qui nous alimente avec les fruits de son ventre. A la fin de la cérémonie, après avoir brûlé les os du lama et dispersé ses cendres vers l’endroit où habitent les mallkus des montagnes, on savoure les délices du qaraku, dans un environnement saturé par la fumée de la q’oa. En sortant de la mine, comme tu le sais et avec ton consentement, nous nous donnons frénétiquement à la fête, nous dansons et chantons au rythme des sikus, des zampoñas et des tambours, accompagnés d’importantes quantités d’eau de vie, parce que l’alcool, en plus de permettre un lien entre les forces divines et les terrestres, est une boisson spiritueuse qui a le pouvoir et la magie de nous montrer un autre monde, différent de celui que nous voyons chaque jour.
Le Tio allait et venait dans la galerie, très près de son trône, en faisant cric crac avec ses sabots qui frottaient sur le sol, tandis que le mineur, la cigarette à la bouche et la ch’uspa de coca à la main, le voyait en entier, illuminé par cette image diabolique qui l’avait marqué depuis le premier jour. Le Tio était le même : les oreilles longues et pointues, les cornes dressées sur le front, le nez tordu, les yeux exorbités, les griffes de félins et le pénis grand et en érection.
Le mineur resta assis sur le callapo, sans hâte ni obligations de travail. Après tout, c’était la dernière fois qu’il se trouvait avec le Tio et la dernière fois qu’il faisait un pijcheo dans cette galerie, où les mineurs ont laissé leurs poumons et leur vie. Le Tio, oscillant comme la flamme d’une bougie et faisant grincer les griffes aiguisées de ses doigts, s’approcha du mineur, et celui-ci lui lança la question :
-Pourquoi est-ce que tu ne permets pas que les femmes entrent dans ta grotte? Est-ce parce que tu as été vaincu par la ñusta Anti Wara, qui, en plus de ressembler à la Vierge, transforma en pierre le serpent, le lézard, le crapaud et les fourmis ?
-Ce n’est pas pour cela, répondit le Tio, se rasseyant sur son trône. Je ne les laisse pas entrer par peur que leur menstruations ne fassent disparaitre les filons et pour éviter que la Chinasupay ne me tombe dessus dans une tempête de jalousie.
Le mineur resta pensif, comme mettant en doute ces paroles, car il savait que le Tio aimait les demoiselles du campement, et il connaissait ses histoires et ses aventures amoureuses, aussi audacieuses qu’impitoyables.
-Maintenant que nous sommes seuls, que nous parlons dans l’intimité de tes origines et des cérémonies rituelles, je voudrais savoir comment et où tu fais l’amour avec la Chinasupay, parce que quand on rentre dans ta galerie tu es toujours seul, comme en méditation sur ton trône…
-Arrête un peu tes questions, merde!, s’exclama le Tio. Il fronça les sourcils et montra les dents, tandis que la fumée de la cigarette lui couvrait la partie supérieure du visage.
Le mineur, effrayé, attacha sa ch’uspa et referma sa bouteille d’eau de vie. Il se leva du callapo, conscient que lui et le Tio étaient les derniers qui étaient restés au milieu du labyrinthe des galeries. Il voulut partir en saluant poliment, mais le Tio l’attrapa par les bras et, le suppliant avec une grande douleur et d’abondantes larmes, lui dit :
-Emmène-moi avec toi maintenant. Je ne veux pas redevenir pierre dans la pierre, poussière de la poussière ni terre de la terre…
Le mineur, bien qu’il partageât la douleur du Tio, comme si c’était sa propre douleur, se pencha en arrière et balbutia:
-Si la mine est ton royaume et ton domaine, pourquoi veux-tu t’en aller avec moi maintenant?
Le Tio, dont l’image était projetée sur les rochers par la lumière de la lampe, le regarda en faisant rouler ses yeux de cristal. Il cracha le mégot de la cigarette et dit en criant :
-Tu ne te rends pas compte que tu es possédé, merde? Que je suis incarné dans ton corps, que je fais partie de ton sang et de tes os ?...
Le mineur resta stupéfait. Il se retira assailli par la panique et abandonna la galerie, sans se retourner vers le trône du Tio, qui, une dernière fois, lâcha un rire diabolique à la résonnance de pleurs.
Glossaire :
ACHURA: f. Morceaux très prisés de minerai que les mineurs ramassent la veille de la t'inka.
AMAUTA: m. Philosophe, sage. Chez les quechuas, personnage chargé de vérifier les faits historiques pour les réciter publiquement lors des fêtes du soleil.
CALLAPO: m. Tronc d'arbre qui sert de marche dans la mine.
CH’ALLA: m. Cérémonie d'offrande ou de sacrifice aux dieux.
CHINASUPAY: f. Diablesse. Déesse et épouse du Tio.
CH’USPA: f. Petit sac pour mettre de la coca, des cigarettes ou d'autres choses.
INTI: m. Soleil. Les incas adoraient le soleil comme le père créateur.
LEJÍA: f. Pâte faite de cendres végétales, que l'on mastique avec la coca.
MALLKU: m. Condor. Divinité de la théogonie andine.
MITAYO : m. Travailleur forcé dans les mines au temps de la colonisation espagnole.
ÑUSTA: f. Jeune femme de l'Empire inca, que l'on apparente, pour des raisons symboliques, aussi bien à la concubine de l'Inca qu'à la Vierge du Socavon, de la mine, laquelle, selon la mythologie, vainquit les quatre plaies envoyées par le dieu Huari pour châtier et exterminer les Urus.
PACHAMAMA: f. Mère Terre. Divinité des Andes.
PIJCHEO : m. Action rituelle de mâcher des feuilles de coca.
QARAKU: m. Table ou banquet populaire que l'on prépare en l'honneur du Tio, dans lequel ne manquent ni l'abondante nourriture, ni l'alcool, la coca, les cigarettes, les sucreries et la viande d'un lama sacrifié.
QHOYA: f. Mine. Qhoya loco : fou de la mine.
Q’OA: f. Encensoir. Herbe aromatique ou encens que l'on brûle lors du rituel du même nom. La fumée a le pouvoir de parvenir jusqu'aux êtres tutélaires de la cosmogonie andine.
SIKU : m. Flûte andine.
SUPAY: m. Diable, Satan. Personnage qui représente la symbiose entre la religion andine et la religion catholique.
URU: m. Peuple amérindien de langue indépendante (puquina), qui vivait dans la zone interandine, entre le lac Titicaca et le lac Poopo, dont l'origine et l'histoire sont inconnues. Leur mode de vie a été adopté par les aymaras actuels.
WILANCHA: f. Sacrifice de sang d'animaux ou sullus (foetus), en l'honneur des êtres tutélaires du ciel, de la terre et du sous-sol. On sacrifie de préférence au Tio de la mine un lama blanc.
YATIRI: m. Sage, prêtre, guérisseur et conseiller de la communauté andine. Il possède des dons exceptionnels et est expert dans plusieurs arts, parmi ceux-ci la divination dans les feuilles de coca et la médecine traditionnelle. Le yatiri est le seul à pouvoir entretenir des contacts avec tous les niveaux de la cosmovision andine, comme le Alaxpacha (monde céleste), Acapacha (monde terrestre) et le Manqhapacha (monde souterrain et de l'obscurité).
ZAMPOÑA : f. Flûte andine.
(Traduction Emilie Beaudet)
Illustration 1: Lars Borchet (http://www.margencero.com/articulos/articulos2/entrevista_montoya/entrevista_montoya.htm)
Illustration 2: http://www.yarabolivia.com/main.php?mod=discografia&tab=4
Illustration 3: http://qollasuyu.indymedia.org/es/2007/04/3088.shtml
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