Notre Dame de la Gorge

Ce matin de juillet, il fait froid à Notre Dame de la Gorge, 7 degrés. J'ai pris la route de Saint Gervais et des Contamines Montjoie pour faire un petit pélerinage. Pas religieux. Quoique.

Je connais le site comme ma poche, cet endroit improbable où se rencontrent grands randonneurs, touristes pieux, promeneurs du dimanche et colonies de vacances agitées. Une fois que j'ai posé la voiture sur le grand parking, je refais à pied le chemin du calvaire, accompagnée par le grondement du Bon Nant, le torrent tumultueux. J'ai dû refaire ce matin les photos de toujours: l'église, les fresques, le retable baroque, le pont de bois, les remous de la rivière. C'est marrant, de refaire ces photos avec quelqu'un de nouveau qui regarde mon objectif avec un air sérieux, un peu malicieux. Je traverse une énième fois le pont de bois, fais quelques pas sur l'ancienne voie antique qui mène au pont romain. Ca grimpe toujours autant! Ce n'est pas ce matin que j'irai à Tré la Tête, la paire de jambes qui m'accompagne est bien trop courte.

L'autre côté du Bon Nant est plus doux, du moins pendant un petit moment, car ensuite le chemin abandonne sa rive pour escalader la forêt jusqu'au Col de la Fenêtre. Mais ça aussi, je l'ai déjà fait.

Bizarrement, je ne m'étais jamais attardée à la Sainte Chapelle. Après une semaine de pluies journalières et continues, l'escalier de bois puis de pierre est inondé et glissant, on peut bien allumer un cierge si on arrive là-haut sans être tombé. Elle est assez étonnante, cette chapelle encastrée dans le rocher. Elle valait bien ce détour que je n'avais jamais pris le temps de faire.

Au retour, je repose mes oreilles, à l'écart du torrent, en faisant le petit parcours botanique tracé près du parking. Il est midi, on est le 24 juillet, il fait 8 degrés. Notre Dame de la Gorge m'a rafraîchi les esprits, le corps et la mémoire.

(Photos:emi)