mercredi 9 février 2011

Le Carnaval de Cochabamba

Après vous avoir récemment emmenés au Carnaval de La Paz, je vous conduis à celui de Cochabamba, la plus belle ville de Bolivie, et puis, allez, tant qu'on y est, du monde, comme ça c'est fait.
Cochabamba, c'est l'anti Oruro, l'anti grosse manifestation folklorico-médiatico-morenadesque. Cochabamba, c'est d'abord le "jueves de compadres" et le "jueves de comadres" qui précèdent le Carnaval proprement dit et où, tour à tour, les hommes puis les femmes se réunissent entre eux pour des retrouvailles fraternelles, fraternellement arrosées, j'en conviens. Et puis suit le "martes de ch'alla" et les festivités sont lancées. Tout le monde est béni, on bénit tout sur son passage, dans l'entreprise, chez soi, même sa voiture et surtout sa maison... sans parler de son gosier. La Pachamama est comblée d'offrandes. C'est la q'oa, dont je vous ai déjà amplement parlé. Après avoir bu, il faut éponger. Et, comme à Cochabamba on vit plutôt pour manger qu'on ne mange pour vivre, c'est tout un état d'esprit, une philosophie, on n'est jamais déçu. Le plat du Carnaval, c'est le "puchero". En quechua, "puchu", c'est "ce qui reste": viande de boeuf, de mouton, pommes de terre, chou, riz, poires, pêches, "aji amarillo" (le piment, inévitable), un vrai mélange.
C'est à la fin du repas, si on peut encore lever son estomac sur pattes, qu'on sort dans la rue, la guitare à la main et autres instruments, pour une rencontre musicale avec d'autres groupes de convives rassasiés, les "comparsas". On avait aussi droit à des joutes verbales en quechua, le "taquipayanaku". Aujourd'hui, c'est devenu une institution, telle une rencontre sportive qui se joue dans le stade de Cochabamba. On garde de cette tradition les "coplas de Carnaval", en général piquantes, je vous fais un dessin? Même les Kjarkas s'y sont mis, c'est dire. Le Carnaval de Cochabamba, malgré les changements dûs à la modernité, à l'influence écrasante de la fête de Oruro, reste quand même un rassemblement populaire, pas du tout élitiste, plutôt fraternel, un rendez vous convivial et authentique qui rassemble toute la population de la région dans un élan de partage et d'ouverture. A Cochabamba, les portes sont toujours ouvertes, je peux témoigner!

Impossible d'intégrer la video, voici donc le lien. Moins de 18 ans, s'abstenir...

http://www.youtube.com/watch?v=9bSD-90w6n4

5 commentaires:

Gilles a dit…

Cochabamba la plus belle ville du monde !!!!..moi je dis ça se discute... j'en connais une qui s'appelle Sucre et elle est plutôt pas mal...bon j'avoue je ne suis pas non plus très objectif
allez bises

Emi a dit…

Tu veux que je te dise, Gilles? Je ne connais pas Sucre! Je me suis arrêtée à Cocha et j'ai dit, voilà, c'est là!!

Gilles a dit…

Alors il faut que tu goûtes à Sucre

Anonyme a dit…

Sucre, Potosi, Uyuni.....à goûter aussi

Emi a dit…

Bémol pour Potosi... ça caille! Non, sérieusement, un peu triste, Potosi, comparée à la truculence de Cocha. Je reprécise que je ne suis toujours pas du tout objective.