dimanche 16 mai 2010

Semaine de la Bolivie à Paris

Mieux vaut tard que jamais!

La semaine bolivienne a lieu à partir de lundi à Paris avec au programme:

-le 3 ème festival International du Charango, lundi soir

-un grand spectacle avec des danses, de la musique... et la BANDA BOLIVIA!! le jeudi soir

-des conférences

-des expos...

tout cela à l'UNESCO!

Venez donc très nombreux profiter de ces bons moments en perspective.

Pour plus de renseignements, jetez un coup d'oeil aux affiches ci-dessous.

Urgentissime!!!


Message urgent!!


dimanche 9 mai 2010

Un dimanche matin au Parc Monceau

Ayant dans la tête la belle chanson de Yves Duteil, je me suis décidée à aller faire un tour ce matin au Parc Monceau. Le quartier est beau lui aussi, chic: boulevard Malesherbes, on se croirait au Monopoly, une Porsche me laisse traverser. Pas de commerces, que de beaux immeubles, des gens bien habillés, des enfants sages. Et tout autour du Parc les grandes grilles aux pics dorés qui s'élèvent vers le ciel bleu.
Le dimanche au Parc Monceau, c'est le jour du sport. Pour tous, tout le monde s'y met. On dirait un Marathon: tous vêtus de la tenue de sport adéquate, les lunettes de soleil vissées sur le nez, tous dans la même direction, à grandes foulées, sans même ralentir pour laisser passer les promeneurs. Une armée de coureurs. Cependant, en dehors de la grande allée, d'autres, à l'écart, se distinguent par l'originalité de leur pratique sportive.
Pantalon blanc et chemise immaculée, tout droit sorti de son salon Louis XIII, des lunettes de soleil. Ses mocassins légèrement posés sur la pelouse, il fait du Tai Chi. Ses mouvements sont maladroits, prêtent à rire. Il a l'air tellement concentré, Charles Henri!
Mamie, quant à elle, tente de faire comme le reste des coureurs, son sport du dimanche matin. Mais son âge avancé empêche ses belles tennis toutes neuves de soulever leurs semelles de l'allée bordée de grands arbres. Alors elle s'arrête, sautille, puis reprend son avancée. Une vraie choréraphie.
Lui, allongé sur un banc, se contente de faire de la bicyclette, le nez vers le soleil et les fameuses lunettes de soleil. Il a la tenue, le survêtement de la marque qui va bien, mais pas le courage.
Le Parc Monceau, le dimanche matin, c'est très joli, tès tranquille, c'est Paris de l'autre côté, du côté de ceux qui ne manquent de rien.
Devant les grandes grilles dorées, un clochard replie ses couvertures. Eux ne le voient pas, leurs lunettes sont sans doute trop noires.
(Photos:emi)

samedi 8 mai 2010

Chanter, c'est ça:

Je pâlis en entendant mes collègues commenter les émissions de la Nouvelle Star; je faiblis en écoutant les dernières trouvailles féminines des grandes maisons de disques, toutes ces voix formatées et semblables; je m'effondre en voyant des groupes féminins lancés vers la gloire en Bolivie mais sans autre atout vocal que leurs poumons; les forces m'abandonnent en entendant Carla Bruni.
Chanter, c'est puiser dans ses tripes, lâcher tout ce qu'on a, dire, exprimer quelque chose, c'est aller jusqu'au bout, tout donner, aller vers le ciel et les pieds ancrés dans la terre.
Chanter, c'est ça:

Ajayu de coca

Quand on tient un bon rhume, on ferait n'importe quoi pour que ça s'arrête. Alors, j'avoue, j'essaie des trucs. Comme par exemple ce nouvel alcool bolivien:
Je vous rassure, je n'ai essayé que le seond cocktail à base de cet alcool de coca, le dernier étant réservé sans doute aux fins de soirée désespérées...
Le goût est assez étonnant, très différent du Singani habituel, surtout lorsqu'on mélange avec une boisson gazeuse, comme cela se fait en Bolivie. J'ai eu la sensation assez désagréable de boire de l'infusion de coca, mais avec des bulles... Spécial. Peu à peu on s'habitue, et le résultat n'est pas si mauvais, peut-être un peu lourd sur l'estomac. La question qui reste en suspens est la suivante: étant donné que cet alcool est fait à base de coca, auto-soigne-t-il la gueule de bois du lendemain?... Grande question.
Jusqu'à ce que je prenne la bouteille en photo, je n'avais pas remarqué, m'intéressant plus au contenu qu'au contenant, le nom de ce nouvel alcool nationaliste: Ajayu de coca. Le symbole est donc double. Non seulement la boisson met en valeur la contestée feuille de coca, emblème des indigènes boliviens et de la lutte pour la sauvegarde d'un monument de leur culture, mais elle fait en plus une référence directe aux pouvoirs magiques de la petite feuille verte.
En effet, le terme "ajayu" est une notion difficile à expliquer, mais connue et ressentie par la majorité des boliviens. Ce n'est pas vraiment l'"âme" au sens occidental et chrétien du terme. L'ajayu, c'est l'esprit, la force vive, la flamme qui anime chaque être et le met en mouvement. On dit par exemple de quelqu'un qui a eu une grande frayeur, que "se le salio el ajayu"; mot à mot "son ajayu est sorti de lui", de son corps. En fait, la personne concernée s'est vue vidée de ses énergies, à plat, à côté de ses pompes. Pour qu'elle retrouve son calme et ses esprits, on dit qu'il faut le temps que "se le entre su ajayu", que son ajayu "rentre en elle", qu'elle se resaisisse, se recentre, récupère toutes ses facultés. Un autre exemple. Quand une personne part en voyage loin de chez elle, de là où elle puise sa force vitale, sur sa terre ou au sein de sa famille, son "ajayu" reste parfois là où il se sent le mieux. Je pars, mais je laisse ici mon ajayu, ma force, mon énergie pour soutenir ma famille, mes tripes, mes racines ancrées dans ma terre.
Alors, appeler cette alcool "ajayu de coca", c'est lui donner une référence mi magique, mi rituelle; c'est le situer au coeur de la culture et des croyances boliviennes; c'est peut-être un peu exagéré, mais tellement vrai.
Voilà, comment avoir une discussion philosophique autour d'un verre d'alcool. Une fois n'est pas coutume, les conversations d'ivrognes sont parfois fort intéressantes.