dimanche 9 mai 2010

Un dimanche matin au Parc Monceau

Ayant dans la tête la belle chanson de Yves Duteil, je me suis décidée à aller faire un tour ce matin au Parc Monceau. Le quartier est beau lui aussi, chic: boulevard Malesherbes, on se croirait au Monopoly, une Porsche me laisse traverser. Pas de commerces, que de beaux immeubles, des gens bien habillés, des enfants sages. Et tout autour du Parc les grandes grilles aux pics dorés qui s'élèvent vers le ciel bleu.
Le dimanche au Parc Monceau, c'est le jour du sport. Pour tous, tout le monde s'y met. On dirait un Marathon: tous vêtus de la tenue de sport adéquate, les lunettes de soleil vissées sur le nez, tous dans la même direction, à grandes foulées, sans même ralentir pour laisser passer les promeneurs. Une armée de coureurs. Cependant, en dehors de la grande allée, d'autres, à l'écart, se distinguent par l'originalité de leur pratique sportive.
Pantalon blanc et chemise immaculée, tout droit sorti de son salon Louis XIII, des lunettes de soleil. Ses mocassins légèrement posés sur la pelouse, il fait du Tai Chi. Ses mouvements sont maladroits, prêtent à rire. Il a l'air tellement concentré, Charles Henri!
Mamie, quant à elle, tente de faire comme le reste des coureurs, son sport du dimanche matin. Mais son âge avancé empêche ses belles tennis toutes neuves de soulever leurs semelles de l'allée bordée de grands arbres. Alors elle s'arrête, sautille, puis reprend son avancée. Une vraie choréraphie.
Lui, allongé sur un banc, se contente de faire de la bicyclette, le nez vers le soleil et les fameuses lunettes de soleil. Il a la tenue, le survêtement de la marque qui va bien, mais pas le courage.
Le Parc Monceau, le dimanche matin, c'est très joli, tès tranquille, c'est Paris de l'autre côté, du côté de ceux qui ne manquent de rien.
Devant les grandes grilles dorées, un clochard replie ses couvertures. Eux ne le voient pas, leurs lunettes sont sans doute trop noires.
(Photos:emi)

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