D'entrée, je pars avec des a priori en ouvrant ce livre dont le narrateur, chercheur, anthropologue, se rend pour une énième visite dans l'éthnie africaine dont il étudie les coutumes et la langue, cette fois dans le but de s'entretenir avec le doyen de cette tribu en voix d'extinction afin d'aborder les sujets qui blessent, ceux des enfants qui partent en ville et de la terre qui se meurt. Je connais bien ce type de personnages que représente le narrateur, c'est pourquoi je me méfie, dès la première page. Et en effet, l'auteur met toute sa bonne volonté à nous faire pénétrer dans le monde ignorant de la modernité et proche des choses de la nature et du cosmos qu'est celui du doyen du village africain. Pour cela, il emploie un style tellement périphrastique qu'il en devient presque absurde. En effet, comment admettre qu'un vieillard, même très éloigné des choses du monde urbain, persiste à employer un vocabulaire digne d'un enfant, comme par exemple "le bracelet qui mesure le temps", ou encore "la grande maison" dans laquelle les enfants vont apprendre à "tracer les signes des blancs". Certes, le but est fort louable, celui de mettre le lecteur face à des vérités universelles de protection des ressources humaines. Et l'exemple très édifiant: celui d'un village prototype, une promotion du "bio" à l'africaine, de l'égalité entre les sexes, de la solidarité entre les générations et de l'exploitation raisonnée de la terre. Cependant, si certains aiment à lire ce genre de jolies fables presque ingénues sur les évolutions dramatiques du monde, je reconnais préférer les documents concrets, chiffrés et illustrés par des exemples réels pour rendre compte des urgences à prendre en compte pour les prochaines années.
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