mardi 21 juillet 2009

J'ai calé

Jacques Lacarrière, L'été grec, 1976.
La Grèce, je rêve d'y aller depuis des années, depuis le temps où enfant je me rêvais archéologue -un jour je vous raconterai!-, ce livre, récit de voyage, était en apparence une aubaine. J'ai commencé cette lecture pleine d'espoir et d'envies de voyages, pour l'arrêter au bout de quelques dizaines de pages, sans énergie pour poursuivre. Pourquoi? Je me le demande. Qu'est-ce qui fait qu'on "accroche" ou pas?
Peut-être parce que je ne suis jamais allée en Grèce et que les descriptions très précises que l'auteur nous fait des paysages, des gens et des monuments ne m'évoquaient rien. C'est une piste. Cependant j'ai lu tellement de récits de voyages ayant pour cadre des pays où je ne suis jamais allée sans pour autant en arrêter la lecture... Plus certainement je me suis lassée de descriptions à mon goût pas assez évocatrices (le voyageur immobile qu'est le lecteur de récits de voyages est assez exigeant, ce qu'il veut, c'est de l'exotisme, fermer les yeux et y être), des pages techniques sur l'histoire, la religion, des passages lyriques où le personnage passe d'observateur à protagoniste, amoureux d'une crétoise dans les ruines de Cnossos, ce qui à mon avis le ridiculise quelque peu et décrédibilise ses écrits. Le changement de registre du document au manuel, du livre scientifique au roman, en fait un ouvrage hybride un peu déroutant. Le style est aussi hétérogène que le contenu, parfois répétitif, manquant de cohérence, fait de retours en arrière vers des scènes déjà décrites. La seule chose qui m'aura fait rire pendant ces quelques pages lues, c'est sans doute ses anecdotes concernant l'hospitalité parfois un peu poussée à l'extrême des moines d'Athos le poursuivant à grands renforts de soupirs amoureux dans les recoins des monastères.
Je me suis toujours efforcée de terminer les livres que j'avais commencés, de là parfois à m'y reprendre en plusieurs fois, demander un prolongement de prêt à la bibliothèque -il me fallait pour cela avoir recours à mes contacts à l'intérieur des services, les bibliothécaires étant très regardantes sur les dates de retour d'ouvrages que pourtant jamais personne n'avait l'idée d'emprunter, du style mon passé chez les eskimos ou mon enfance chez les papous-. Je terminais mes lectures comme on termine son assiette, parce que ça ne se fait pas d'en laisser, que c'est mal élevé, qu'il faut finir, même si parfois on en arrive à l'indigestion. Depuis j'ai appris le souci de ne pas perdre de temps, de ne lire que ce qui m'enrichit, ce dont j'ai besoin sur le moment, ce qui me fait plaisir, un peu comme avec la nourriture. Je n'ai plus d'indigestion. Ce livre là était un peu lourd, un peu fade, voilà pourquoi je me suis arrêtée en chemin.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord avec toi !
Quand je n'accroche pas, au bout de 50 pages, inutile d'insister, c'est du temps perdu... je passe au suivant.
Je vais un peu le feuilleter pour voir... je l'ai lu il y a longtemps et j'étais allée en Grèce.
Naturellement, après Bernard Ollivier, c'est un peu statique !
BB

M a dit…

Mais tu as parfaitement raison !