Dans la pénombre d'une jonque chinoise sur la Seine, un vendredi soir de décembre. Des péniches passent de temps en temps en éblouissant par leurs lumières de fête, un peu agressive. A l'intérieur, les regards se croisent, on marche avec précaution, on s'observe. On se trouve une petite place sur le pont couvert, à l'abri des courants d'air froid qui transpercent les vitres. Ca tangue. Deux heures de retard, les gens s'entassent sur le petit bateau, une atmosphère d'attente impatiente s'installe. On commente, on s'interroge, nervosité, excitation. Soudain les musiciens se mettent en place. Et de l'autre bout du bateau elle s'avance, lentement, le regard baissé et la démarche sensuelle, concentrée, dans son monde. Applaudissements, premiers sourires. Sa voix sort de la pénombre, chaude, rauque, profonde. Quelle présence! Jeux de lumières. Les projecteurs qui offrent une lumière tamisée, les regards allumés d'admiration, et elle, irradiant de beauté. Et partout des éclats d'amour. La musique démarre, elle enchaîne les morceaux et le bonheur d'être là va crescendo. Elle danse, elle s'amuse, elle séduit. Un regard vers la salle qui croise le mien, un sourire, un instant d'éternité et de la chaleur voyageuse d'elle à moi. Elle transmet, elle rassure, elle éblouit. Elle était là ce soir plus présente que jamais. Elle m'a emmenée très loin à sa suite, un de ces voyages qu'on n'oublie pas.
Barbara Luna en concert à La Dame de Canton
(Photo:emi)
1 commentaire:
Bonjour! Trés bel articl... euh pardon! Trés belle poésie!
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