jeudi 7 août 2008

Conte

Shafique Keshavjee, Le Roi le Sage et le Bouffon, Seuil, 1998.
Celui-là aussi vous pouvez le lire sans faire beaucoup d'effort, un jour de canicule. Dans le genre histoire sur les religions, on avait Le voyage de Théo, plus long, plus complet. Ici c'est un tout autre style que nous découvrons. Figurez-vous que dans un royaume pas très loin de chez nous, le Roi s'inquiète: ses sujets, depuis quelques temps, n'ont plus l'enthousiasme d'avant. Entouré de son Bouffon et de son Sage conseiller, il en conclut que ce qui manque à son peuple, c'est une religion. Seulement laquelle choisir? Il décide alors d'organiser un grand tournoi des religions en invitant un représentant de chacun des grands courants: christianisme, islam, judaïsme, hindouisme, bouddhisme, athéisme. Les six délégués devront s'affronter lors de JO -Joutes Oratoires, ne vous y trompez pas- au cours desquelles ils devront expliquer en quoi consiste leur courant religieux, devant un public et surtout un jury qui devra sélectionner le meilleur d'entre eux. Seulement les choses se compliquent: un spectateur un peu véhément, une lettre de menace, une agression contre la fille de l'un des représentants religieux, et les événements prennent une toute autre dimension. Mais qui sème donc le trouble dans ce Tournoi? Et quelle religion le Roi va-t-il choisir pour son peuple? Je vous laisse le découvrir en lisant ce cours roman au rythme enlevé qui sait, malgré quelques explications religieuses un peu complexes, nous captiver par le suspense qu'il instaure -jusqu'au "sprint final"-, son rythme enlevé et surtout une dose d'humour non négligeable, notamment dans les répliques de l'impertient Bouffon:
"Sais-tu quelle différence il y a entre un méchant grand gourou et un gentil kangourou? Aucune. Car tous les deux aiment empocher!"
ou encore dans certaines paraboles des compétiteurs religieux:
"Comment vous présenter le christianisme? En nombre, c'est la religion la plus importante de l'humanité, avec plus d'un milliard et demi d'adeptes. Mais, comme me le disait un ami, il y a trois sortes de mensonges: les petits mensonges, les gros mensonges... et les statistiques!"
Notons qu'à la fin de l'histoire, le lecteur, après avoir lu le compte rendu des JO effectué selon le désir du Roi, est sollicité pour donner son avis sur la décision du souverain en écrivant au dit rapporteur du Tournoi, dont on nous donne l'adresse en conclusion. Le souci du détail poussé jusqu'au bout!

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