Voici en résumé l'engrenage version Education Nationale, attention ça va dénoncer! Que se passe-t-il dans la carrière d'un jeune prof? Je vous explique brièvement. D'abord, une fois que vous avez le concours, vous croyez que les problèmes sont finis mais en fait la galère commence. Année de stage IUFM pendant laquelle, si vous vous trouvez dans un petit collège de la campagne tourangelle, tout se passe bien, et dans le cadre duquel stage de gentils formateurs vous donnent des conseils pour que vos cours soient parfaits. Parfaits? Oui, dans le monde de bisounours, avec des élèves qui n'existent pas, une belle utopie quoi. Titularisé? Vous sautez de joie: vous avez tort. Direction la région parisienne. Et là vous découvrez le vrai monde, celui dont on ne vous a jamais parlé. Béton, barres, violences... Et vous croyez encore pourtant que vos cours IUFM vont vous servir et que vous allez pouvoir vous en sortir. Au bout d'un an vous les jetez tous à la poubelle: il faut d'urgence revoir la méthode. Autre détail: chaque année -quand ce n'est pas plusieurs fois dans l'année- vous allez changer de collège. Le concours? Ah oui bien sûr vous l'avez, avec de très bons résultats même. Qu'importe! Pour le rectorat vous n'êtes qu'un pion, "TZR", "titulaire en zone de remplacement", joli expression pour désigner le pauvre jeune prof qui bouche les trous. Pas marié, pas d'enfants? Alors de suite il faut oublier jusqu'à imaginer avoir un poste fixe dans les 5 à 10 prochaines années. Si vous êtes un baroudeur de banlieues chaudes, bienvenue! Ensuite, dans chaque établissement où vous passez on vous donne évidemment des classes difficiles, celles dont personne ne veut, voir même avec un peu de chance les classes poubelle (bien qu'on dise que non, non, non, ça n'existe pas). Forcément dès le début vous avez des "problèmes de discipline": nouveau dans l'établissement, jeune, vous êtes la victime idéale pour des élèves qui veulent bordéliser les cours. Surtout si des collègues bien intentionnés parlent aux élèves dans votre dos en disant que "oui, c'est normal, elle est jeune, elle débute, il faut être sympa avec elle". Message reçu, ce sera donc pire, si c'est encore possible. Deux choix se présentent à vous: vous taire et souffrir en silence, ou bien l'ouvrir, demander des sanctions, comme le font les autres collègues qui sont dans le collège depuis longtemps en fait. Grave erreur! Vous passez alors rapidement auprès de la direction pour l'incapable de service, le jeune prof sans autorité par excellence. "Oui, elle a 28 élèves en cours de langue, mais bon..." "Des problèmes en 3ème? Ah oui mais avec elle forcément..." Ce genre de petites phrases que des collègues toujours aussi gentils se chargent de vous répéter, parfois pour vous aider, parfois souvent parce que ça les soulage de savoir qu'il existe encore pire qu'eux. Résultat au bout de 4 ans de bons et loyaux services dans l'Education Nationale, au moment de faire les voeux, il vous prend comme une très grosse envie de rire. Des voeux mais pour quoi faire, puisqu'avec 40 points c'est à la loterie que vous avez l'impression de devoir jouer votre affectation! Bref, c'était mon coup de gueule du jour, pensez en ce que vous voulez, moi ça me soulage!!
4 commentaires:
Un petit air de forêt?
caramba… je te sens dubitative et un peu désabusée :-) mais pas d'inquiétude, nous en sommes tous là ! va donc en Bolivie !
Je te propose le jardin si tu veux, pour oublier la banlieue... Toujours bienvenue, ma voyageuse préférée!
Merci pour les propositions de jardin et forêt!
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