lundi 11 février 2008

Brevet déposé

Je suis en train de lire des articles concernant le sujet du concours de l'Agrégation d'espagnol (si si c'est toujours d'actualité!) "Femmes et Démocratie: les Espagnoles dans l'espace public (1868-1978)". Et une information a retenu mon attention: le fait que les fascistes du général Franco, bien avant que les nazis et les français après la deuxième Guerre Mondiale n'utilisent la méthode, étaient des adeptes du crâne rasé. Je m'explique. Les fascistes (nous sommes pendant la Guerre Civile espagnole, 1936-39 et les années qui suivent immédiatement) considéraient les femmes comme des êtres inférieurs et dont la place était au foyer, dans la sphère privée. Les femmes républicaines étaient donc doublement persécutées, de par leur sexe mais aussi de par leur orientation opposée au régime franquiste de défense de la république et de la démocratie. Par conséquent on leur faisait subir les pires humilliations. L'un des châtiments favoris des franquistes consistait à raser le crâne des femmes, souvent pour les obliger à dénoncer leur mari, un frère, leur père, la plupart du temps pour amuser les gardiens de prison chargés de leur surveillance. Voici des témoignages recueillis par Maud Joly (le monde est petit, je me trouvais en Espagne avec elle il y a exactement 4 ans... mais ça c'est pour la petite histoire!):
"A une femme nommée Paula on lui a inscrit les lettres UHP (Union de los Hermanos Proletarios) au fer rouge, on lui a rasé la tête et on l'a fait marcher devant un bataillon (...) Par dérision et pour se moquer, on leur a rasé la tête en leur laissant une petite bande avec les couleurs du drapeau de la Monarchie"
"Les premiers jours, ils ont rasé les filles, ils leur ont donné un laxatif et les ont conduites en sous vêtements à travers les rues, pour que tout le monde les voit (...) on leur donnait de l'huile de ricin (...) on les balladait dans tout Séville et eux se marraient"
Tout ça pour dire que d'après les études, les français à la Libération n'ont pas poussé la cruauté aussi loin. On croyait avoir le monopole de la torture, c'est râté. Je dis cela avec une bonne dose d'ironie (cette fois je le spécifie pour ne pas avoir à essuyer des commentaires assassins...) mais les faits sont malheureusement ce qu'ils sont et il est bon parfois, même si en Espagne on tente d'enterrer ce passé le plus profond possible, de se rafraichir la mémoire pour le bien de tous.
Et dire que la dernière statue de Franco a été déboulonnée très récemment et de nuit pour ne pas irriter ses partisans encore très nombreux chez nos voisins ibériques... charmant, l'Espagne, pour y passer ses vacances disiez-vous?...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bah! Et si ma mémoire ne me fait pas défaut, il me semble que chez nous,un certain Papon était encore en fonction en 1981.Décidément,"sol lucet omnia", ce n'est pas pour demain!