mercredi 14 novembre 2007

Les mines de Peisey Nancroix


Peisey Nancroix, petit village de Savoie, était jadis connu pour ses mines de plomb argentifère. L'école des Mines y est même transférée en 1802: les élèves y viennent l'été pour suivre les cours relatifs aux métiers de la mine, et l'hiver ils logent au séminaire de Moûtiers où on leur dispense des cours théoriques. En 1814, la Savoie repasse sous administration Sarde et l'école des Mines retourne à Paris. La mine de plomb argentifère de Peisey a été exploitée depuis le milieu du XVII ème siècle jusqu'en 1866.
(Photo:Emi)
Après avoir été gérée par des compagnies privée, elle est nationalisée par la Révolution française qui baptise la commune de Peisey du nom de "Mont d'Argent". Aux XVIII ème et XIX èmes siècles, l'importance de la production -lingots de plomb et galettes d'argent- en fait une des grandes mines de la région. Cependant la mine rencontre des problèmes en ce qui concerne la main d'oeuvre: en effet, les travaux des champs de cette commune de montagne rendent indisponibles les hommes durant les mois d'été.
(Photo:Emi)
Ce sont donc les femmes qui finissent par faire le travail de laveuses ou affineuses du minerai. A partir du milieu du XIX ème siècle la mine s'appauvrit: les peiserots émigrent à Paris où ils s'illustreront dans de nombreux ateliers de bronziers d'art.
Il reste aujourd'hui sur l'emplacement des anciennes mines quelques ruines énigmatiques cependant expliquées par des panneaux où sont décrites les différents étapes de l'exploitation et du traitement du minerai. Un parcours instructif et fort intéressant sur ce patrimoine encore peu connu de la Savoie.
On apprend que l'usine fonctionnait grâce à l'energie hydraulique -l'eau venait de l'Arc qui passe dans le village-. Le minerai était hissé à la surface par un baritel, sorte de treuil mû par la force de l'eau. On comprend donc que le principal danger était l'eau et l'inondation des galeries. Le minerai était ensuite broyé, lavé puis fondu dans des demis hauts fourneaux où l'on séparait le soufre, le plomb et l'argent.

(Photo:Emi)

La mine comprenait également une scierie qui fabriquait les boiseries pour les galeries et fournissait le charbon de bois pour les fourneaux. (C'est d'ailleurs cette utilisation intensive du bois qui viendra à bout des forêts alentours).
En ce qui concerne le travail des mineurs, ceux-ci travaillaient en deux "tours" de 8 heures en continu et leurs outils -fabriqués à la forge de la mine- étaient assez rudimentaires: pic, mailloche pour creuser, poudre et explosif pour dégager la veine. Ils étaient munis de lampe à huile de noix. On sait qu'avant de rejoindre leur poste de travail, tous les mineurs se rendaient à la chapelle située au début de la galerie pour prier.

Pour l'instant, ce patrimoine industriel est encore conservé et on peut être visité en suivant un petit circuit. Mais peu à peu le temps va encore endommager les ruines... Il est temps de comprendre que le patrimoine des Savoies ne se résume pas aux belles montagnes et aux Alpages mais que la région fut et est toujours une grande région industrielle.












(Photos:Emi)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il est vrai qu'en France quand on parle de mine, on pense tout de suite charbon, mais il y a eu des mines de partout pour beaucoup d'autres matières premières. Les Alpes êtant un terrain de choix.Je ne connaissais pas celle-ci , merci.