mercredi 12 septembre 2007

Ecologie avant l'heure

Voici un extrait de La Montagne Magique de Thomas Mann où l'on expose le projet d'un des personnages de l'histoire concernant le recyclage du papier:
"Chaque abonné à un journal devait être tenu de livrer le premier de chaque mois une quantité correspondante à quarante grammes de vieux papier par jour, ce qui ferait par an environ quatorze mille grammes, en vingt ans plus de deux cent quatre-vingts kilogrammes, et ce qui représentait, en évaluant le kilogramme à vingt pfennigs, une valeur de 57,60 marks allemands. Cinq millions d'abonnés, ainsi continuait le mémoire, fourniraient donc en vingt ans la somme formidable de 288 millions de marks, dont les deux tiers seraient déduits du prix de leur nouvel abonnement, tandis que le surplus, un tiers, soit environ 100 millions de marks, serait consacré à des oeuvres humanitaires, soit à financer des sanatoriums populaires pour malades du poumon, à encourager des talents indigents, et ainsi de suite. (...) Le projet était justifié et fondé à tous points de vue. Le gaspillage insensé et la destruction du papier de journal que les gens non avertis livraient aux égouts et au feu étaient une haute trahison à l'égard de nos forêts, une atteinte portée à notre économie nationale. Epargner le papier, économiser le papier, c'était épargner et économiser de la cellulose, les forêts, le matériel humain qu'exigeait la fabrication de la cellulose et du papier. Comme le vieux papier de journal pouvait, par la production de papier d'emballage et de carton, acquérir une valeur quadruple, il pourrait devenir l'objet de taxes fiscales avantageuses pour l'Etat et les municipalités et les lecteurs de journaux seraient dégrévés d'autant de leurs contributions."
Ce livre a été publié en 1931 mais la déforestation préoccupait déjà les esprits. Malheureusement le discours reste très actuel puisque la situation ne cesse de s'agraver...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le gaspillage est le cancer de notre société. Malheureusement notre évolution est maintenant basée dessus et actuellement une partie du monde en constante augmentation nous suit dans cette voie qui finira obligatoirement en impasse.

Emi a dit…

Quel optimisme!... Heureusement, dans certains pays la connaissance des vertus des plantes permet quelque peu de sauver, même de manière ponctuelle, un peu de cette nature...