mardi 7 août 2007

Madame l'aventurière

Jean Chalon, Le lumineux destin d’Alexandra David Néel, 1985.

Je viens de terminer la biographie de l’aventurière et exploratrice Alexandra David Néel par Jean Chalon, oeuvre très interesante en ce qu’elle retrace la vie de la célèbre orientaliste pas à pas, et de manière très documentée et illustrée par de nombreux extraits de journaux de voyages et autres textes écrits par Alexandra elle-même. Et ce n’est pas ce qui manque; citons Chalon:
“Alexandra ne s’est jamais arrêtée. Bondissant sans cesse en avant, sans cesse en mouvement, même quand on la croit immobilisée à sa table de travail, celle qui, centenaire, faisait renouveler son passeport, n’a consenti à se reposer qu’en consentant à mourir.” (p.553, Postface)
Rappelons au passage qu’Alexandra David Néel est née en 1868 et est décédée en 1969, à la veille de son 101 ème anniversaire.
Quant à ses multiples facettes, Chalon nous dit lui-même qu’il a voulu raconter:
“l’histoire d’une femme exceptionnelle par la puissance de ses dons et surtout par la longueur de sa vie: anarchiste, cantatrice, bouddhiste, exploratrice, orientaliste, journaliste, écrivain…” (p.554, Postface)
Alexandra David Néel est avant tout connue pour avoir été la première femme étrangère à pénétrer dans la cité interdite de Lhassa au Tibet. Voici quelques notes sur cette fabuleuse expédition:
“Alexandra vient d’entrer dans sa cinquante-cinquième année (…) Elle a le visage brûlé par le soleil et le vent. Pour accentuer son “bronzage” et avoir l’air d’une vraie Tibétaine, elle s’enduit la figure de suie prise aux parois de son chaudron. Avec de l’encre de Chine, elle noircit ses cheveux.” (p.334)
“Peu après, premier arrêt dans une ferme tibétaine. Dans ces trois années d’errances, Alexandra en a connu des fermes, mais elle n’y est jamais entrée en mendiante. Cette fois, elle doit, pour se plier à son personnage, tendre la main et “sacrifier à toutes ses répugnances”. Elle accepte de manger des déchets de viande tendus par une brave paysanne sur un pan de sa robe qui, depuis des années, sert de torchon et de mouchoir, pour n’évoquer que ces usages là…” (p.336)
Après de longs mois de souffrances, Alexandra peut enfin crier:
“Nous sommes à Lhassa, victoires aux Dieux, les démons sont vaincus.”
C’est que l’exploratice ne s’est jamais laissée décourager par quoi que ce soit, et c’est cette même expédition à Lhassa qu’elle avait auparavant qualifiée de “longue promenade”… Jean Chalon le dit très bien lui-même:
“J’aurais pu baptiser cette autobiographie “Portrait d’une Indomptable”. Car c’est la grande leçon qui se dégage de ce destin: ne jamais se laisser abattre par aucune adversité, ni par aucun bonheur.” (p.554)
Pour conclure, je retiendrai à mon tour une phrase d’Alexandra, que je m’efforce d’appliquer de jour en jour:
“Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux. Elle vous fera avancer loin, sans fatigue et sans peine.”

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est Alexandra, entre autre, qui m'a poussé à courir à travers le monde. J'avais lu cette biographie à l'adolecence et j'ai rêvé des heures de ce monde tibétain… sans espérer vraiment pouvoir un jour le visiter. Il faut savoir vivre ses rêves…