Le défilé de cette année avait quelque chose d’exceptionnel. En effet, le président Evo Morales ne s’est pas contenté d’un traditionnel défilé militaire: il a invité à participer aux réjouissances de la Fête Nationale des délégations représentant quasiment toutes les communautés indigènes de Bolivie, c'est-à-dire les "pueblos originarios". En tête de ce cortège hors du commun, les Ponchos Rojos, jadis marxistes, aujourd’hui à forte tendance indigéniste, un groupe plutôt craint par les nantis de l’Oriente… Les délégations indigènes se sont donc succédées sur l’aéroport du Trompillo à Santa Cruz: quechuas, guaranis, tarabucos, chiquitanos… tous étaient là, en costume traditionnel et avec leurs instruments de musique propres. Ce défilé hors normes intégrait aussi les différentes organisations syndicales que le président Evo Morales n’a pas manqué de saluer -les journaux ne parlent que de ça: Evo a décidé qu'à partir de maintenant il chanterait l'hymne national une main sur le coeur et le poing levé...
Ensuite a pu commencer la vraie parade militaire des différentes unités de l’armée bolivienne, toutes levant la jambe à l’horizontale, et certaines revêtant un uniforme directement emprunté aux nazis. Le casque et les bottes rappèleraient de mauvais souvenirs à certains européens… Autre particularité, dans le défilé des délégations indigènes s’était glissé un groupe vêtu de blanc et portant des slogans religieux, plus particulièrement évangélistes. Cherchez l’erreur… En ce moment, la Bolivie et son président cherchent à affirmer une unité nationale au dela des différences culturelles, mais lorsque l’on entend une haute autorité de l’Eglise affirmer “qu’il n’y a pas de Patrie sans Dieu”, qu’il faut appuyer l’Armée, et qu’on voit au milieu de la parade de la Fête Nationale un groupe d’Evangélistes, on se demande où est le vrai combat…
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