mardi 1 janvier 2019

Berlin. J1.

Conduire de nuit à travers la forêt et n'avoir pour seule compagnie que les renards et le brouillard. 
A six heures trente, voir les lumières de Paris. En ce matin de jour férié, l'aéroport semble encore assoupi. On marche sur la pointe des pieds. L'avion décolle. A travers le hublot, voir le soleil se lever., le ciel s'inonder de rose orangé. Ensuite, voler à travers le coton des nuages. De soleil, on n'entendra plus parler. 
Le bus nous dépose à la porte de Brandebourg. Pas de doute, nous sommes à Berlin. Un premier frisson nous parcourt. 
Le Sony Center et les tours new-yorkaises de la Potsdamer Platz sont notre premier contact avec la ville. Gratte-ciel de verre, flèches de métal qui s'élancent dans les hauteurs. Fines et solides, fières demoiselles ambitieuses, séductrices. Tapageuses ? Sous la coupole, c'est la féérie de Noël. On a envie d'en faire mille fois le tour, de s'enivrer les yeux de magiques illuminations, de courir et de sauter comme des enfants. Nous déjeunons chez Josty, dans un décor élégant, bougies, lumières tamisées. Raviolis faits maison, al dente, dans une sauce crémeuse au mascarpone et potiron, agrémentés de graines de courge. Un paradis de saveurs. Rusticité et délicatesse. Renversant. 


Nous voici face à la Philarmonie. Un mythe. Le bâtiment jaune d'or, moderne, est un peu déroutant mais néanmoins très beau, d'autant plus lorsqu'on imagine les merveilles symphoniques que l'on peut y entendre. Le nez contre la vitre, nous apercevons le luxe blanc et lumineux du hall et rêvons quelques instants de pouvoir nous asseoir dans cette incroyable salle. Autour, l'ensemble des édifices correspondent à toute une série de musées, dans un quartier totalement dédié à l'art, lequel prend une place prépondérante à Berlin. Message reçu. 

Nous poursuivons notre marche en direction du Tiergarten. En hiver, l'un des poumons verts de la ville est un peu dégarni, grisonnant, privé de sa luxuriance. Cependant, on en mesure la taille et l'importance en le longeant jusqu'à la colonne de la victoire, en empruntant cette interminable avenue qui part de la porte de Brandebourg. Non loin de là, le château de Bellevue, résidence du président de la République, affiche ses allures de Maison Blanche. L'apparat étant son unique fonction, pourquoi s'en priver ? Nous longeons la Spree, mais la nuit tombe tôt à Berlin, tout à l'est de l'Allemagne. A seize heures, dans l'obscurité complète, nous nous rendons compte que nous allons en sens inverse. Il est temps de rentrer nous reposer après cette journée entamée au cœur de la nuit précédente. 


Avant de nous endormir pour de bon, une spécialité culinaire nous revigorera. Nous choisissons le restaurant Lindenbrau aux accents bavarois, au-milieu du Sony Center, sur cette Potsdamer Platz  qui sera notre point de repère dans la ville. Wiener Schnitzel, fameuses escalopes de veau panée, et Curry Wurst, la célébrissime saucisse berlinoise accompagnée d'une sauce tomate au curry que les autochtones dévorent à toute heure, partout et en toute circonstance finissent de nous revigorer. Jusqu'à nous suffire. Et au -delà, car les plats allemands ont ceci d'économique que les cuisiniers ont la main lourde sur le remplissage de l'assiette. Nos petits estomacs français déclarent forfait. 
Au terme de cette première journée, nous entrevoyons déjà les contours d'une capitale à la folie des grandeurs : grandes avenues, grands bâtiments, grands projets, grandes assiettes. Nous n'avons encore rien vu, mais, déjà, la ville nous plaît. Demain est un autre jour. Berlin attendra. 

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