dimanche 5 novembre 2017

Carpe Diem à la munichoise : bien vivre et bien manger

On pensait la douceur de vivre réservée aux villes du sud, ensoleillées, méditerranéennes et pourtant cette caractéristique convient complètement à Munich. La sensation de calme qui règne dans la ville doit beaucoup à sa construction et à son fonctionnement : les larges avenues aérées qui donnent une impression de fluidité à la circulation, laquelle, d'ailleurs, se fait sans aucun coup de klaxon ; des transports en commun qui fonctionnent (le tram, silencieux, électrique et le métro très beau comparé à notre vieux métro parisien) ; l'utilisation plus que courue du vélo : au nombre de ceux qui sont garés dans les cours d'immeubles ou sur les trottoirs, on comprend que c'est un moyen de transport essentiel pour les habitants. La douceur de vivre est sans doute aussi beaucoup due au calme des munichois eux-mêmes et à leur conformisme : personne n'aurait l'idée de traverser la rue lorsque le feu piéton est rouge, par exemple. Personne non plus n'empièterait sur les pistes cyclables pour faire sa petite balade. Dans la vieille ville, il n'y a même plus de passages piétons en tant que tels : voitures, cyclistes et personnes à pied se déplacent en toute intelligence. On a l'impression que je donne une vision idéalisée de la ville mais c'est la réalité ! On a déjà évoqué le respect et la courtoisie en ce qui concerne le sport, cela est également le cas dans les métros puisqu'aucune barrière, aucun tourniquet de vient faire obstacle à ceux qui ne possèderaient pas de ticket. Les composteurs sont à l'entrée et on estime que les passagers sont assez intelligents pour composter leurs titres de transport sans qu'on les flique. Tout cela donne une ambiance assez particulière et fort agréable. On est loin de l'agressivité au volant des parisiens, des klaxons et de la tension inhérente à tout passage dans la capitale française. Allez, toutes les villes de l'hexagone ne sont pas Paris : peut-être que toutes les villes allemandes ne sont pas aussi idylliques que Munich... (un jour on mènera l'enquête, c'est promis !)  


Certains endroits sont idéals pour prendre la température de Munich, pour saisir son caractère : on pense au Viktualienmarket. Ce marché aux multiples stands a lieu tous les jours de la semaine, mais le samedi c'est la grande animation. On y vient en famille et... en costume traditionnel pour les hommes : pantalon de velours et grandes chaussettes, gilet et veste brodés de motifs montagnards et chapeau bavarois. Ici, s'habiller en costume n'appartient pas un genre de folklore destiné aux touristes, c'est un art de vivre, une fierté, une marque culturelle essentielle et c'est classe. Mais revenons au marché : on y trouve de tout et on peut goûter à tout. Une très bonne première approche de la gastronomie bavaroise. Car la gastronomie va de pair avec ce genre de lieux conviviaux, comme le sont également les Biergärten. Une véritable institution que ces "jardins" dédiés à la bière, cette boisson incontournable à Munich. Durant toute la belle saison, on s'installe là aussi en famille ou entre amis pour pique niquer et... s'abreuver de bière. Le Biergarten le plus célèbre est peut-être celui qui s'étend aux pieds de la Tour Chinoise, dans l'Englischer Garten : 7000 personnes peuvent s'asseoir sur les bancs verts, on imagine l'ambiance ! En ville, les brasseries ont aussi leurs Biergärten. En fait, à Munich, on prend le temps de vivre et on croque la vie à belles dents !



Mais alors, qu'est-ce qu'on mange à Munich ? Je m'attendais à manger gras et lourd, j'ai complètement changé d'avis sur le sujet. Évidemment, on est loin du régime crétois, mais les plats, même s'ils sont riches, ne sont pas gras ni écœurants. Ils sont assaisonnés et équilibrés juste ce qu'il faut. Une vraie découverte. Au palmarès des saveurs qui m'ont séduite : la moutarde, aromatisée et que l'on mange avec gourmandise, tout comme la petite sauce sucrée aux airelles qui s'accorde à merveille avec le célèbre Schnitzel, cette escalope de veau panée comme je n'en ai jamais mangé ailleurs. Évidemment, les saucisses et la choucroute ont un goût incomparable, je ne m'en suis toujours pas remise ! Côté sucré, j'ai quand même goûté à deux ou trois trucs, histoire de ne pas mourir idiote et surtout parce que la devanture bleue des boulangeries Rischart me faisait des clins d'oeil : en numéro un de mon palmarès des délices sucrés, le Kirsch - Royal, cette sorte de chausson tout rond (et énorme) à la pâte feuilletée glacée de sucre et garni de crème et de cerises confites, je ne vous dis que ça... Bien évidemment, il faut goûter le fameux bretzel (qu'on consomme à la mi-temps des matchs de foot au même titre que les frites !) saupoudré de gros sel. Et puis, ce qui est étonnant, c'est l'importance donnée au Frühstück, le petit déjeuner qui se rapproche plus d'un brunch complet après lequel on peut facilement se passer de manger le reste de la journée... Enfin, moi qui ne suis pas une fan de bière, j'ai apprécié la légèreté et la douceur des bières allemandes (soit dit en passant, moins de 50 cl, c'est pour les mauviettes). 


Des adresses peut-être ? Outre la boulangerie déjà évoquée, nous avons déjeuné au magique Café Luitpold, dans sa salle ultra chic avec sa grande verrière. C'est le luxe à portée de portefeuille puisque nous n'en revenons toujours pas d'avoir si bien mangé et payé si peu cher pour un repas pris dans un restaurant qui apparaît en bonne place au Guide Michelin. A Munich, la nourriture n'est pas chère du tout, contrairement aux idées reçues selon lesquels tout est hors de prix en Allemagne. Nous avons pu le vérifier à maintes reprises (oui, nous avons souvent mangé...). Nous avons aussi adoré revenir plusieurs fois nous installer à une table de la brasserie Augustiner, la plus ancienne de la ville. C'est là que nous avons succombé devant ces fameuses saucisses et cette incroyable choucroute, et ce à plusieurs reprises... 
Munich, ville par excellence du Carpe Diem, a un sacré goût de reviens-y !

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