dimanche 31 août 2014

Le téléphérique de La Paz

C'est une ancienne gare à l'allure néoclassique qui sert de départ au tout nouveau téléphérique de La Paz. Trois pesos et 10 minutes plus tard, la haute technologie vous amène à El Alto, quand il faut une grosse demi-heure d'embouteillages pour y accéder en bus (j'ai déjà mis une heure...). Pour le moment, le téléphérique ne compte qu'une ligne, la rouge, mais deux autres sont prévues, une jaune et une verte. Les trois couleurs du drapeau bolivien pour une réalisation exceptionnelle. Merci Evo ! Et vu le nombre de visiteurs depuis l'inauguration il y a quelques mois, on suppose que l'investissement sera très vite remboursé.

Nous voici donc dans l'une des belles bennes rouges, dont certaines sont décorées avec des superbes photos de chaque département bolivien (celle de Beni est splendide... celle de Cochabamba un peu tristounette, mais on leur pardonne !...). La Paz s'éloigne. Le monstre n'est plus qu'une fourmilière. Les "1000 marches" qui montent à El Alto donnent une parfaite idée de ce que représente la vie sur cette colline. Peu à peu, au fil de la montée, les montagnes se découvrent. 
La plupart des gens s'arrêtent au marché d'El Alto, puis redescendent. Nous avons décidé d'aller mener l'exploration un peu plus loin. C'est ce que nous verrons...
La marché d'El Alto est l'endroit idéal pour faire des bonnes affaires. Une sorte de grand marché populaire, où les gens sont plus causants qu'en bas, à La Paz, et où les prix défient toute concurrence. Amis touristes, si vous voulez acheter des souvenirs à bas prix, et de bonne qualité, allez au marché d'El Alto ! Bon, d'accord, l'animation, le monde, font que ça craint un peu plus aussi. Surtout le soir. Surtout dans la rue des instruments de musique pour les bandas. Il faut connaître !
Pour avoir une vue panoramique sur les montagnes, El Alto n'est pas le point idéal. Il faut marcher environ 20 minutes en direction de La Ceja, où il y a un mirador depuis lequel on reste baba devant les stars qui nous ont donné rendez-vous : Huayna Potosi (mon préféré, l'une des montagnes "achachila". Les Boliviens disent qu'on a chacun notre "achachila", notre montagne protectrice), Illampu, Illimani (la star en chef). Profitez-en, vous ne verrez pas ça tous les jours !


Pour revenir vers El Alto et le téléphérique, il faut passer par une longue rue où s'alignent des baraques particulières. Si la rue de "las brujas", des sorcières, à La Paz vous a hantés pendant trois jours, vous n'avez encore rien vu. Sauf qu'ici, rien pour les touristes, que de l'autochtone, du traditionnel, du vrai. La photo qui suit est entre guillemets "volée", prise sur le vif, sans vraiment cadrer, appareil dissimulé. Nous ne sommes pas dans un lieu ordinaire. Pour vous donner une idée, ce serait comme faire un gros-plan de l'abbé en pleine Eucharistie. Si vous ne croyez pas en ces choses-là, ce n'est pas la peine de venir. Il faut y croire. Profondément. Des gens dont c'est le métier pratiquent pour vous des "ch'allas" (une cérémonie d'offrandes) pour votre avenir, pour que la terre mère, la Pachamama, vous protège et vous soit favorable. C'est la religion andine dans ce qu'elle a de plus privé. 
En redescendant vers La Paz, j'avais l'impression d'avoir fait un très long voyage.  

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