dimanche 3 février 2013

Le caveau de famille

Katarina Mazetti, Le caveau de famille, 2011.
C'est la suite du Mec de la tombe d'à côté, dont j'avais déjà parlé. Un petit bijou, d'ailleurs. J'aime Katarina Mazetti, d'autant plus depuis que je sais qu'elle est née en 1944. Eh bien oui, tout le monde peut se tromper. Car son écriture est résolument jeune, moderne, dynamique. En même temps, c'est vrai, on sent qu'elle a déjà creusé pas mal les situations qu'elle décrit, qu'elle a une expérience de la vie, un sillon dans l'existence, qui lui permettent de se lancer sur des terrains inondables. Mais, avec Mazetti, on ne coule pas. L'histoire rebondit sans cesse, en particulier grâce à cette alternance de narrateurs, exercice ô combien périlleux mais qui, mené à la baguette par une maestra de la narration, fait varier le point de vue, le ton, le langage. Une vraie conteuse à l'ancienne mais version moderne, avec des personnages tout à fait dans l'éventail de ceux qu'on peut croiser à l'heure actuelle, avec des préoccupations bien réelles. Mais, tout de même, avec quelques bons petits messages subliminaux. Amour, attention, danger de désenchantement assuré. Surtout lorsqu'on se souvient que les deux héros de ce roman ne sont autres que Benny, indécrottable paysan de la cambrousse suédoise sans aucune intention de changement, et Désirée, bibliothécaire furieusement citadine refusant de se salir les ballerines dans les bouses de vaches. Comment ces deux-là sont-ils tombés amoureux, c'est une autre histoire. Mais, le plus fabuleux, c'est la suite qu'en fait Katarina Mazetti. Un hybride entre l'amour est dans le pré, une comédie à l'américaine et un roman parfaitement bien écrit, tourné, moulé sur mesure, ciselé, sur les hasards de la vie et ce qu'on en fait ensuite. Les désillusions de la vie de famille, les erreurs, les non-dits, le pardon et les rancunes, et une vision du bonheur qui n'a rien d'idyllique.
Zéro défauts, rien à redire. Maestra, chapeau !
De Katarina Mazetti :
Le mec de la tombe d'à-côté
Mon doudou divin

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