samedi 12 janvier 2013

Le secret de l'aigle

Luis Ansa, Henri Gougaud, Le secret de l'aigle, 2000.
C'est la suite des "7 plumes de l'aigle", ce récit initiatique dans lequel le célèbre Luis Ansa nous conte son enfance, mais surtout son initiation à travers l'Amérique du Sud par différents maîtres, différents chamans. Du Chura, gardien des ruines boliviennes de Tiahuanacu, à la prétresse des hauteurs du Machu Picchu, Luis parcourt le continent et entre en contact, tant avec les forces de la nature qu'avec sa propre force intérieure.
Le secret de l'aigle commence au moment où Luis Ansa arrive à Paris en tant que peintre. Il vit une vie de création et de bohême, mais quelque chose en lui reste incomplet. Il décide donc de repartir, cette fois vers le Mexique, pour poursuivre son initiation et sa quête des secrets de la légende chamanique de l'aigle. Cette fois-ci, on accroche un peu moins vite au récit. On dit toujours que les suites sont décevantes. Sans doute parce qu'on en attend trop. Ici, nous sommes loin de l'onirisme de la période bolivienne et de la découverte du "sentir". Dans ce qu'on pourrait appeler le tome 2, on entre directement dans le vif du sujet : la recherche de l'amour. Mais attention, pas seulement de l'amour physique en tant que but ultime. Ici, nous sommes dans la recherche de l'amour universel, de l'amour divin qui s'incarne dans toute chose, dans tout être, plante, rocher, goutte d'eau. Ainsi, l'amour physique est un vecteur parmi d'autres pour accéder au divin. Comme dans toute sa vie, Luis Ansa nous fait partager ses rencontres avec des guides, des maîtres hors du commun, et nous livre au passage quelques clés de compréhension sur le chemin de la communication avec notre essence divine.
Un peu déçue par cette lecture moins poétique que la précédente, je me suis cependant nourrie du contenu des entretiens entre Luis Ansa et Henri Gougaud, sorte de retranscription de conversations autour d'un café et qui offrent, à mon avis, une plus grand authenticité dans le style. Evidemment, Le secret de l'aigle est romancé, et certains passages ont du mal à recevoir notre pleine adhésion de lecteur. Dans les entretiens, au contraire, on perçoit toute la force tranquille acquise au fil des années par Luis Ansa, toute cette énergie démultipliée que possède l'être humain quand il sait exploiter ses capacités d'habitude méconnues. Ansa est un maître qu'on aurait aimé suivre, pour qu'il casse nos préjugés, réinvente le langage, nous perde puis nous mette le nez sur une évidence. Le chemin de la vie vu par un amoureux du vivant.
"Dieu est parmi nous mais nous ne le voyons pas. Nous ne le voyons que lorsqu'il se manifeste par des apparitions ou une lumière blanche. Mais pourquoi voulez-vous que Dieu soit une lumière blanche ? Dieu est une pomme quand vous la mangez !"

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