mercredi 10 octobre 2012

Galou le berger

Riez, riez... oui, je suis allée à un spectacle pour enfants, et alors? Si j'ai aimé?... Eh bien... Je vais vous raconter. Passé le premier moment de stupeur face à l'ampleur du bruit ambiant qui remplissait toute la salle de spectacle et m'a ramenée un instant dans les couloirs d'un collège de banlieue, j'ai réussi à me concentrer. Et je suis entrée dans l'histoire. Alors, évidemment, pas tout de suite, pas immédiatement, parce que l'adulte lutte niaisement et peine à se laisser entraîner par son âme d'enfant. Et puis, lors de la première partie, le conteur jouait le rôle de Galou, ce petit garçon qui voulait devenir berger et qui rencontre sur son chemin un petit mouton égaré. Les rires des enfants m'ont nourrie, mais je ne me suis pas sentie concernée. Ensuite, la marionnette de Galou a fait son entrée, toute fluette, avec sa minuscule flutte dans les mains. Assise sur un rocher, avec en arrière plan les montagnes gigantesques peintes sur un grand drap: j'y étais. Plusieurs tableaux, la musique mi-occitane, mi-moyen âgeuse en fond sonore, tout un poème. Les étoiles sur la toile de fond et, à la fin, un dernier tableau. L'aube, les sommets rouges et orangés du soleil qui se lève et Galou et son mouton grimpant au-milieu du troupeau, cette fois petits bonhommes minuscules, petites fourmis. Ou comment rétrécir les personnages dans le réel et les rendre immenses dans l'imagination, les faire intégrer le décor et nous avec. Alors, bien sûr, je ne risquais pas de m'y perdre: le berger, les moutons, les montagnes, la flûte. Mais j'aurais très bien pu être déçue et, au début, j'ai bien failli l'être et refuser de jouer le jeu du retour en enfance. Mais la magie a opéré. J'ai fait -certes difficilement- abstraction des bébés qui pleuraient, des mères qui demandaient sans politesse au conteur de hausser la voix -si, si, je vous assure, quel culot!-, des enfants à qui personne ne demandait de se taire. Et j'ai suivi Galou. D'ailleurs, je crois bien que j'y suis encore. C'est sans doute l'un de mes rêves cachés. Etre berger... dans les grandes solitudes...

photo:
 
(petit Post Scriptum: je cite la source de cette photo, j'aimerais, pas correction, que vous en fassiez autant, si les miennes vous plaisent et que, par goût ou par empressement, vous veniez à me les emprunter...)

Aucun commentaire: