vendredi 7 septembre 2012

Bowling

La série des "films de l'arrière saison" commence donc ce soir!
Je n'étais pas allée voir un film français au cinéma depuis... un certain temps. Depuis "Le fils à Jo". Pour le rugby, pour l'esprit, pour l'histoire, pour l'humain. J'y retournais ce soir, je l'espérais, pour les mêmes raisons. Et je n'ai pas eu tort.
Carhaix. 2008. La maternité de l'hôpital va fermer. Pas rentable. Tout le monde s'en souvient. Parce que cela touchait chacun au plus profond. La fermeture d'une maternité, comme d'une école, mobilise les consciences et titille ce qu'il nous reste d'esprit un tant soit peu citoyen. C'est la naissance, l'enfance, l'avenir, la vie qui disparaissent. Ensuite, et la suite, on la connaît tous, c'est le départ des habitants, la diminution de la population, la disparition des petits commerces. Le désert rural qui s'installe, la mort qui rôde. Cette histoire m'intéressait surtout parce qu'elle avait eu un fin heureuse: le maintien de la maternité.
Apparemment, tout le monde n'a pas apprécié le film. En témoigne cet article du Nouvel Observateur où il est détruit point par point:
Au passage, ce cher Thierry de Cabarrus a dû regarder le film en pointillés puisqu'il confond "jacadi" et "un deux trois, soleil"... Bref, je ne vais pas vous la jouer façon "celle qui n'a rien à dire mais qui commente tout ce qu'elle lit sur internet, corrige, rectifie, par principe". Ce monsieur a tout à fait le droit d'émettre un avis et de ne pas avoir apprécié ce film. Mais pourquoi diable doit-on toujours se comparer aux comédies anglaises? Je reconnais que la plupart des comédies françaises qui sortent ces derniers temps sont des navets indigestes. Mais ne dénigrons pas tout sous prétexte que le cinéma français serait par définition mauvais! Par ailleurs, notre cher critique du Nouvel Obs regrette le fait que la cinéaste n'ait pas suffisamment montré, approfondi le combat des habitants de Carhaix pour sa maternité. Dans son article, il nous parle d' "actions violentes". Mais le principe de la fiction n'est-il pas d'adapter? Sinon, il s'agit d'un documentaire, et c'est tout autre chose. Enfin, et cela doit être mon côté beauf, j'avoue que l'antagonisme qui est posé dans le film entre Paris et la province m'a fait sourire, voir même rire, et que rien ne m'a paru caricatural, pas même le bowling. Et pourtant, "Bienvenue chez les ch'tis" ne m'avait pas séduite; pourtant, je n'ai vu aucun rapprochement à y faire. Les moqueries des parisiens envers les bouseux n'existeraient-elles plus? Et l'antipathie des ploucs envers les parigots aurait-elle disparu? Monsieur Cabarrus devrait pourtant bien savoir qu'il n'en est rien, lui qui se plaît à détruire avec des arguments bobos intellos bon teint ce que les prolos adorent.
J'ai vraiment aimé "Bowling". Pour l'histoire de solidarité qu'il raconte. Pour les merveilleuses actrices, plus justes les unes que les autres. Pour l'humain. Parce que, parfois, la fraternité n'est pas qu'une notion qui sert à faire des films.
 

Aucun commentaire: