Emosson. Ou comment revenir chaque année au même endroit, par la même route, marcher sur les mêmes traces et ne jamais se lasser. Plus encore, en redemander. Y aller comme en pèlerinage. Une étape inévitable, un retour à la case départ. Peut-être pour voir si rien n’a changé, comme on dit. Ou plutôt, dans le cas des barrages d’Emosson, pour voir où en sont les travaux, car le site est en permanente modification. Les randonneurs en sont d’ailleurs tout déroutés. La vieille cabane aux volets rouges du Vieux Emosson est entourée de pelleteuses et de bulldozers, d’échafaudages et de poussière, si bien que l’accès au barrage supérieur est totalement réservé aux engins de travaux, tout comme la route qui relie le haut et le bas d’Emosson. Il faut aussi faire un grand détour pour aller repérer les traces de dinosaures. Les marcheurs en perdent leur latin. Cette année, j’ai choisi d’aller un peu plus haut que l’année dernière et de grimper jusqu’au sommet qui domine le barrage du Vieux Emosson. La vue sur le lac inférieur est immense, on surplombe cette grande masse verte qui se donne elle aussi parfois des allures de dinosaure. Je ne suis pas descendue jusqu’à la cabane, l’escalade jusqu’à ce point de vue idéal était suffisamment périlleuse pour les petites pattes pourtant solides du jeune chamois qui m’accompagnait. Là-haut, au-dessus du monde, tout près du ciel, paresser sur un rocher tout chaud de soleil, se laisser griller et frissonner tour à tour par les aléas de l’altitude. 2500 mètres et se sentir à la fois ailleurs et en lieu connu, où chaque virage, chaque pierre nous est familière. Puis, sentir un coup de vent froid, comme un vent du large, de l’océan, nous bousculer subitement et nous signifier que notre séjour sur ses terres doit se terminer. Il est temps de redescendre, de retourner vers les humains. A Emosson, laisser la roche nous envahir et nous coloniser l’intérieur, devenir minéral, eau et vent.
La montagne dans le biberon, le voyage dans les semelles et l'envie de lire, de danser et de goûter le monde !
mercredi 15 août 2012
Les 4 éléments d'Emosson
Emosson. Ou comment revenir chaque année au même endroit, par la même route, marcher sur les mêmes traces et ne jamais se lasser. Plus encore, en redemander. Y aller comme en pèlerinage. Une étape inévitable, un retour à la case départ. Peut-être pour voir si rien n’a changé, comme on dit. Ou plutôt, dans le cas des barrages d’Emosson, pour voir où en sont les travaux, car le site est en permanente modification. Les randonneurs en sont d’ailleurs tout déroutés. La vieille cabane aux volets rouges du Vieux Emosson est entourée de pelleteuses et de bulldozers, d’échafaudages et de poussière, si bien que l’accès au barrage supérieur est totalement réservé aux engins de travaux, tout comme la route qui relie le haut et le bas d’Emosson. Il faut aussi faire un grand détour pour aller repérer les traces de dinosaures. Les marcheurs en perdent leur latin. Cette année, j’ai choisi d’aller un peu plus haut que l’année dernière et de grimper jusqu’au sommet qui domine le barrage du Vieux Emosson. La vue sur le lac inférieur est immense, on surplombe cette grande masse verte qui se donne elle aussi parfois des allures de dinosaure. Je ne suis pas descendue jusqu’à la cabane, l’escalade jusqu’à ce point de vue idéal était suffisamment périlleuse pour les petites pattes pourtant solides du jeune chamois qui m’accompagnait. Là-haut, au-dessus du monde, tout près du ciel, paresser sur un rocher tout chaud de soleil, se laisser griller et frissonner tour à tour par les aléas de l’altitude. 2500 mètres et se sentir à la fois ailleurs et en lieu connu, où chaque virage, chaque pierre nous est familière. Puis, sentir un coup de vent froid, comme un vent du large, de l’océan, nous bousculer subitement et nous signifier que notre séjour sur ses terres doit se terminer. Il est temps de redescendre, de retourner vers les humains. A Emosson, laisser la roche nous envahir et nous coloniser l’intérieur, devenir minéral, eau et vent.
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