Quittons pour une fois le Valais suisse et changeons de
canton pour nous rendre dans celui de Berne. A quoi vous fait penser le nom de
Gstaad ? Certainement à une station huppée de sports d’hiver, à des
manteaux de fourrure, du rouge à lèvres excessif, des lunettes noires
impénétrables et un style inégalable sur les skis. Et la neige à perte de vue.
En été, tout est différent. Et en
changeant de canton, on change complètement de paysage. Le Valais, ce sont les
vignes sur les terrasses, les abricotiers au bord du Rhône et le vent tiède
des vallées. Le canton de Berne, ce sont les chalets à
l’allure autrichienne, comme posés sur des prés étincelants. On dirait que les
arbres même se sont retirés pour laisser place à cette féérie de verts et de
bois. On approche de la perfection du dessin. L’architecte de la nature
semble avoir exercé là ses crayons et ses pinceaux, tracé ses lignes au
cordeau. Une vision qui se déguste comme un gâteau à la crème, comme les images
des livres de notre enfance, Heidi, le chalet et les trois sapins. Un
émerveillement.
Avec Aigle, nous revenons en terrain connu, quittons la
langue allemande pour le français. Voici un château entouré de ses vignes. Rien
d’autres que des vignes, des domaines, des crus, des familles. Une tradition
séculaire et un bâtiment qui semble flotter au-dessus des milliards de grappes
encore vertes au mois de juillet. Le château d’Aigle est un autre mirage de l’enfance,
derrière les créneaux duquel on espère encore apercevoir la princesse attendant
le cheval blanc.
Cette journée en Suisse s’achève sur une impression de
bonheur puéril, innocent et qui se veut encore inconscient des dangers, des
malheurs et des agressions de la réalité. Une douce plongée dans le rêve, juste
histoire de se mettre soi-même quelques étoiles dans les yeux.
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