Il y a dans ce livre autant de morts que dans l'Ancien Testament et dans les conquêtes de Mahomet réunis, c'est vous dire. La première scène est totalement dissuasive. Le roman fait plus de 900 pages. Et pourtant, je vous assure, ça se "lit bien", comme on dit. Non, je ne suis pas passionnée par les scènes d'horreurs ni avide de sang. Non, la barbarie ne me fascine pas. L'époque, si. Le XVI ème siècle, Soliman le Magnifique, Malte, les chevaliers Hospitaliers. Tout un univers. De violence et de fanatisme, certes. Quoique peu différent d'aujourd'hui... La nouveauté, le choix de l'auteur, c'est le personnage principal. Tannhauser et un allemand qui a été enlevé par les ottomans et a combattu dans les troupes des janissaires, qu'il a par la suite quittées. Même s'il penche du côté de la Religion, c'est-à-dire la chrétienté, il reste un électron libre. La barbarie est pareille de chaque côté, la noblesse des hommes aussi, la beauté et la sauvagerie des âmes également. Il ne faudrait surtout pas en faire une lecture pro-chrétienne. Il n'y a pas de parti pris. Du moins, c'est ce que j'ai cru lire entre les lignes. Ce qu'il en reste, donc, c'est l'absurdité de telle conquêtes, de telles guerres et, vision très moderne pour l'époque que celle de Tannhauser, le doute quant à l'utilité des religions. Le personnage passe ainsi d'un camp à un autre, sans aucun srupules, puisque les hommes sont les mêmes, ont les mêmes folies; puisque leurs leaders ont respectivement la même soif de pouvoir, Dieu et politique ne faisant qu'un. Ce qui, je le rappelle, est une constante tout au long des siècles. Le regard cynique et distant que porte le personnage sur son époque est extrêmement intéressant. Un énorme roman, un roman énorme, dans tous les sens du terme!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire