mercredi 20 juin 2012

Ode à l'accordéon

Après vous avoir dit que j'aimais lire des livres "de grand-mère", voici que je vous avoue aujourd'hui, en direct et en exclusivité, ma passion pour l'accordéon, cet instrument universel et international. L'accordéon du bal du 14 juillet à Saint Gervais les Bains; l'accordéon du rom dans le métro, celui qui agace mon oreille droite parce qu'il s'évertue à estropier les fins de mesure des chansons populaires; l'accordéon du folklore péruvien, des huaylas sautillants et bondissants, et la montagne tout autour; l'accordéon des coplas piquantes du carnaval de Cochabamba et les huayños endiablés et arrosés. Curieusement, l'accordéon ne m'a jamais paru démodé et m'a toujours fascinée. De suite, j'ai vu autre chose en lui que le musette. Une prémonition de quelque chose de plus fort dans ces notes vibrantes, aériennes et rauques à la fois, populaires et élégantes en même temps. Par la suite, j'ai découvert la musique du Nordeste brésilien, le vallenato colombien, j'ai vu ce fameux reportage sur "El acordeon del Diablo" et le talent qui se cache au plus profond de la Colombie, et je suis tombée amoureuse. Puis, sont venus d'autres virtuoses, comme Etienne Boisdron et son accordéon tour à tour classique, jazz, mélancolique ou festif.
Le week end dernier à Bouges le Château (36), se tenait la demi-finale internationale du Concours d'accordéon numérique. J'avoue, sans quelques explications, j'ignorais totalement de quoi il s'agissait. J'ai alors découvert que l'accordéon pouvait aussi s'allier à la haute technologie et devenir un condensé de sons et d'effets à travers des programmations, tel un synthétiseur. J'en suis restée bouche-bée, un peu déçue par mon instrument fétiche, que je croyais au-dessus de toute cette course au progrès, mais admirative également du travail que ces musiciens hors normes pouvaient accomplir en exploitant à fond toutes les possibilités de cet accordéon moderne. Le gagnant de cette demi-finale, Guillaume Clerget, un virtuose, a donc gagné un accordéon Roland d'une valeur de plus de 5500 euros ainsi qu'un billet pour participer à la finale qui aura lieu à Rome les 10 et 11 novembre 2012. Nous lui souhaitons bonne chance, tout en regrettant que ce concours ne soit pas plus médiatisé.

L'accordéon, vaste sujet. C'est l'instrument qui unifie mes racines, qui crée du lien entre mes voyages,  qui résonne en permanence dans ma tête quand je joue mes chansons, en espérant secrètement qu'un jour il viendra les illustrer de ses gammes...

2 commentaires:

Enrique a dit…

Bonjour! Il y a aussi Chango Spasiuk à découvrir!
Hasta pronto !

Emi a dit…

en effet, je suis en train d'écouter. je ne connaissais pas mais c'est du grand art! entre folklore (qui rappelle parfois beaucoup celui de Savoie) et un mélange de jazz, de classique. Merci!