Superbe spectacle hier soir au théâtre de la Reine Blanche.
Il y a des artistes sans plus, bons, parfois très bons, mais qui ne "marquent" pas. Et puis il y a les autres, ceux qui sont habités. Hier soir c'était vraiment le cas. Fabricio Fenoglietto à la contrebasse, Luis Rigou aux flûtes des Andes, Andrés Izurieta à la guitare et au charango, Minino Garay au bombo, tout ce beau monde pour accompagner la chanteuse espagnole Laura Campello. Petit bout de femme qui projette une voix claire et sans failles, puissante, dont les notes viennent immédiatement se loger dans un recoin de votre âme. Cette fille-là, c'est quelqu'un, vraiment. Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu une si belle voix, que je n'étais plus restée bouche bée. Son interprétation de "Bidonville", la chanson de Nougarou, était tout simplement géniale. Le concert a commencé par la chanson "Recuerdos de Calahuayo", clin d'oeil au répertoire folklorique péruvien. Puis les artistes nous ont entraînés dans un voyage à travers l'argentine: chacareras, bailecitos, zambas et gatos, et le bombo grandiose de Minino Garay. Tellement incroyable, ce bombo, tellement magique, qu'il est même parvenu hier à accompagner la danseuse de flamenco La Armenia, elle aussi complètement habitée par son art, le regard ailleurs, à la fois très lointain et puisant au plus profond. Quelque chose qui sort des tripes. Cela ne s'invente pas.
Décidément, c'était une soirée hors du temps et de l'espace, un rendez-vous d'amitié entre l'Espagne et l'Argentine, une histoire d'amour musicale et tellement de respect et d'admiration entre les musiciens. Un vrai bonheur de voir cette alchimie qui fait de la musique une expression naturelle, une respiration.
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