mercredi 25 avril 2012

Mange, prie, aime

Il y en a qui disent que c'est un navet mièvre et sans saveur... J'avoue, c'est un film "romantique". Mais pas que. C'est l'histoire de Liz Gilbert (adaptée de son livre autobiographique sur sa propre expérience de vie), une femme qui a tout pour être heureuse et qui ne l'est pas. Pauvre petite fille riche... Mais cela nous arrive à tous un jour, ne me dites pas le contraire, de regarder sa vie, de se rendre compte qu'on a en apparence tout ce qu'il nous faut, la santé, le boulot, les amis, la famille... mais que malgré tout ça on n'est pas heureux, on ressent un vide, on est en perpétuelle quête de quelque chose d'autre, d'un ailleurs, d'un déclic qui donnerait un sens à cette vie qui nous semble si plate et insignifiante. Bon, Liz, un matin, pète les plombs, en a assez, envoie tout balader. Elle divorce, pour mettre un terme à l'engrenage dans lequel elle s'était pourtant enfermée avec conviction, se jette dans les bras du premier "charmant-garçon-bouée-de-sauvetage" qui croise son chemin, sans pourtant parvenir à se satisfaire de cette nouvelle situation. Alors, elle achète un billet d'avion pour l'Italie, prend la décision de partir un an autour du monde: ce sera l'Italie, l'Inde et Bali. En Italie, tous les sens en éveil, elle apprend à regarder le monde, la vie, les autres et elle-même sans ses oeillères de femme malheureuse et au régime (alimentaire, relationnel, émotionnel). La nourriture y est pour beaucoup, comme une métaphore de la vie: savourer chaque bouchée, s'aventurer à goûter des mets inconnus, ne pas se restreindre ni se priver, en finir avec l'auto-censure. Elle sourie, elle se lâche. En Inde, c'est tout autre chose. Elle se rend dans un ashram. Le menu est bien différent: corvée de nettoyage, silence, prières aux aurores. Et la méditation. Le cocktail idéal pour se prendre sa propre réalité intérieure en pleine figure. Car comment méditer et trouver le calme quand l'esprit ne s'arrête jamais de tourner, quand on ne peut s'empêcher d'apporter de l'eau pour que le moulin des pensées s'emballe à chaque instant... Apprendre à faire le vide, c'est la deuxième étape du voyage "thérapeutique" de Liz. Apprendre à pardonner aux autres et, beaucoup plus ardu, à se pardonner, à être indulgent envers soi-même. Arrêter de s'autoflageller. Trouver la paix et la sérénité. Vaste programme. A Bali, une fois la tempête intérieure calmée, Liz retrouve le "guérisseur" qu'elle avait rencontré un an auparavant, alors qu'elle était en pleine interrogation sur sa vie. Elle trouve aussi une famille, pose ses valises pour un temps, se stabilise, s'enracine presque. Ou le bonheur de rencontres humaines, de terres, qui, bien que géographiquement au bout du monde, sont si proches de ce que nous sommes et de nos "racines". On se dit alors que le voyage est terminé, que Liz est "guérie", qu'elle va trouver l'amour, que tout est bien qui finit bien, que tout ça pour ça? J'en conviens. Mais je me suis quand même interrogée sur le sens de cette dernière étape à Bali. Autant, en Italie, le fait de reprendre goût à la vie, du Carpe Diem, de vivre le moment présent, je peux commencer à comprendre. Autant, en Inde, la difficulté de stopper le fil des pensées pour trouver la sérénité, je saisis tout à fait de quoi on parle, c'est un véritable exercice, un entrainement quasi sportif, quotidien. Mais la leçon de Bali m'interroge vraiment: saisir les opportunités quand elles se présentent, oser, se lancer, prendre le risque de perdre l'équilibre pour tenter des choses, expérimenter... Vraiment, ce film m'a parlé du début à la fin, et même si c'est un navet romantique et mièvre, j'ai aimé, j'ai adhéré. De là à ce que je parte autour du monde pour me trouver... (quoi? déjà 7 déménagements? instable, moi?...)

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