La Brenne... Que de souvenirs... Enfant, cela signifiait des dimanches "à la pêche", par tous les temps, des déjeuners dans la "cabane" ventée à l'automne, des balades entres les étangs qui sentaient la vase et des envols d'oiseaux que je ne savais pas reconnaître. C'était des escapades en barque percée sur l'eau, des tortues boueuses et des ragondins (dont on me parlait en terme de pâté, pas très appétissant), des carpes qui finiraient farcies et des grenouilles attrapées à l'épuisette pour les regarder s'énerver dans un seau d'eau le temps d'une après midi. La Brenne, c'était un peu l'ennui, il faut le dire. La répétition. Et puis, un jour, tout s'est arrêté. Les dimanches à l'étang, les marches sur les sentiers marécageux, les clafoutis et les vents froids et humides d'octobre. Le temps a passé. J'ai vu d'autres paysages, plus beaux, plus loin. Il n'y a pas si longtemps, je suis revenue me balader dans la Brenne. L'étang de mon enfance a bien changé, mais les paysages, les odeurs restent les mêmes. Bizarrement, cela ne sent pas autant la vase et les vents ne sont pas aussi désagréables que par le passé. Aujourd'hui, la Brenne pour moi, ce sont des milliers d'étangs, des arbres centenaires et toute une vie d'insectes, d'oiseaux, de rongeurs, qui fourmille sous les feuilles.
Ce sont des lacs qui prennent parfois, à la lueur du soir, des airs de lacs des hauts plateaux andins.
Ce sont des enchevêtrements de racines qui rappellent la mangrove. Ce sont des mystères et des grands espaces.
Il ne manque plus que le clafoutis aux cerises pour que je vous refasse l'histoire, plus sensible qu'avant aux charmes de cette incroyable région de mon enfance.
(Photos: emi)
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