dimanche 23 janvier 2011

Les Chinois

"Où que l'on jette le regard sur la côte, on voit le Chinois: dans les entreprises agricoles, nous l'avons dit, il représente la main d'oeuvre, et dans les villes nous le retrouvons encore toujours et partout: coolie, il est domestique et cuisinier; libéré, il est hôtelier, restaurateur, négociant en détail et en gros, et, depuis peu, même médecin. Il s'est infiltré dans cette société hispano-américaine, et il ne s'est nulle part assimilé, ce qui lui permet de se retrouver à tout instant.
On se sert de lui, on le recherche et on a pour lui l'indifférence qu'on aurait pour une chose, indifférence qui s'appelle mépris lorsqu'elle s'applique à un homme.
Or le Chinois, ce qui nous semble, dominera un jour ce monde qui dès maintenant dépend de lui. Maintenant déjà les quelques libérés font une concurrence incontestable, non seulement aux indigènes, mais aux Européens mêmes. Ils sont indispensables, et par là sont les maîtres, malgré leur humilité."
Extrait de Charles Wiener, Voyage au Pérou et en Bolivie, 1875-1877.

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