Mais que font donc tous ces gens sur Internet? Copains d'avant, Facebook, les blogs, sans parler d'autres sites sur lesquels il est permis à tout le monde et surtout n'importe qui de raconter allègrement sa vie, c'est-à-dire n'importe quoi et en fait rien. J'avoue, moi qui détestais Fesse de Bouc, j'ai dû y remettre le nez pour rechercher une amie perdue de vue (là c'est moi qui vous raconte ma vie, admettons) depuis des années et je reconnais que ça ne sent pas bon (c'est pour voir si vous suivez... Fesse de Bouc, l'odeur, bon, d'accord...). En ce qui me concerne (ah mais quel narcissisme ce soir) je n'ai mis que très peu d'infos sur moi, dont une date de naissance volontairement erronnée (une femme, avec le temps, doit apprendre avec élégance à mentir quelque peu sur son âge qui avance pour se faire croire qu'elle ne le fait pas). Par contre, il aisé, d'ami en ami, d'apprendre des tas de choses (oui, de merde aussi) sur des gens qui au départ n'étaient pour nous que de stricts inconnus. Par moments, je me suis même surprise à être heureuse de ne pas comprendre l'alphabet non latin de mon amie retrouvée et ainsi d'ignorer ce qui se disait sur sa page Facebook: il me semblait que d'apprendre autant de choses d'elles d'un coup, comme ça, sans en avoir jamais osé demander autant me gênais énormément en réalité. Et puis, comme Internet est une vaste fosse à purin de laquelle on peine à s'extirper une fois qu'on y est tombé (combien d'années à raconter des choses plus ou moins intéressantes sur ce blog déjà?...), j'ai parcouru pendant des heures d'autres sites, fascinée par les photos intimes, les informations personnelles et autres réflexions très privées que des millions de gens s'autorisaient à partager avec le monde entier. Et je me suis dit que tout de même, ces gens là devaient avoir bien peu d'estime de soi et de respect envers leur personne, leur corps, leur âme, pour s'exhiber ainsi, s'auto violer l'intimité, s'offrir en pâture aux voyeurs, n'avoir rien d'autres à faire pour tromper l'ennui et la solitude que de naviguer dans ces eaux troubles. Alors, la pupille agressée par la lumière et l'estomac en indigestion des autres, j'ai éteint mon ordinateur, ai tout débranché pour que les mauvaises ondes électriques ne me poursuivent pas dans mon sommeil, ai pris un bon bouquin, me suis fait un thé et ai savouré le doux moment de calme, songeant à la belle attente d'espérer un courrier manuscrit ami dans ma boîte à lettres. Parce que contrairement à ce qu'on peut dire, malgré tout, les gens s'écrivent encore. La civilisation n'est pas encore vaincue. La sauvagerie n'aura pas le dernier mot!
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