Il en a pris des tonnes, Bernard Giraudeau, des navires. Qui l'ont mené au bout du monde, qui l'ont fait voyager dans tous les esprits, sur les écrans, à travers les lignes d'un livre. Plusieurs époques, sans doute plusieurs vies. Comme celles qu'il s'amusait parfois à mettre en scène dans certains de ses documentaires. Un aventurier rêvé, un baroudeur artiste, et vice versa. Des décharges de Manille aux mines chiliennes de Chuquicamata, du retour au pays d'un exilé chilien aux sommets des cordillères andines, il nous en a montré des paysages et des visages, des sourires lumineux d'enfants et des sourires ridés de vieilles femmes boliviennes. Et des regards, des centaines de regards, dont le sien, qui traversait l'écran pour venir se planter là, face à nous, comme une invitation au voyage. Le dernier navire qu'il avait pris, c'était une barque incertaine mais dont il était le capitaine déterminé. Le cancer, comme il disait, est venu questionner sa vie. Et après la disparition à l'horizon de ce fichu bateau dont le capitaine Giraudeau a aujourd'hui largué les amarres, c'est sa vie à lui, avec ses engagements, ses voyages et ses éblouissements, qui vient questionner la nôtre. C'est une belle leçon, un désir d'ailleurs, une envie de nouveau départ qui nous taraude. Vite, maintenant, "On the road again", avant qu'il ne soit trop tard...
2 commentaires:
Les contes d'Humahuaca racontés par Giraudeau... mes élèves adoraient et moi je me régalais...7 contes écrits loin de ses enfants pour ses enfants, lors d'un tournage dans les Andes. Musique d'Osvaldo Torres... Départ.....tristesse
Une rémission pour une rédemption, où comment faire usage du fondamental pour guider sa vie.
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