En Bolivie, les élections municipales approchent, et elles vont parfois se jouer sur des sujets très concrets. C'est le cas à Cochabamba, où les différents prétendants sont notamment attendus sur le sort qu'ils réservent à la décharge de K'ara K'ara, située dans la banlieue de la ville. Chacun y va de sa proposition, cherchant ainsi à apporter une solution à ce problème épineux et relativement ancien.
La décharge de K'ara K'ara déborde, pollue, dérange. Installé au centre de territoires habités par d'anciennes communautés autochtones, ce gigantesque tas d'ordures ne fournit plus face aux arrivages constants de déchets. Les gens qui y travaillent, organisés en syndicats, trop nombreux, ne parviennent plus à tirer de bénéfices suffisants de ce travail pourtant épuisant et dangereux. Par ailleurs, l'urbanisation galopante fait que la ville de Cochabamba s'étend de plus en plus, jusqu'à cette zone de K'ara K'ara, encore vide de constructions il y a peu de temps. On a parlé de fermer la décharge ou de la délocaliser, ce qui a évidemment provoqué la peur et la colère chez les ramasseurs d'ordures qui perdraient ainsi leur seule activité. Pourtant, une solution doit rapidement être trouvée pour enrayer cette pollution toujours croissante.
Dans la bouche des candidats, le mot "recyclage" est celui qui apparaît le plus souvent, ainsi qu'une tendance à vouloir éduquer leurs concitoyens sur le tème de la protection de l'environnement. Seul le candidat du MNR avance l'idée d'une privatisation de la décharge, ce qui ne ferait que placer le problème entre les mains d'autres responsables que la mairie. Une manière de se débarrasser rapidement du problème et de ne plus en assumer les conséquences. La plupart des candidats ne reviennent pas sur l'idée du déplacement de la décharge vers le site de Arrumani. Pourtant, le Président du Comité de Défense de l'Environnement de Cochabamba affirme que déplacer le site de K'ara K'ara vers Arrumani ne ferait que déplacer le problème de la pollution d'un endroit à un autre et engendrerait la même situation dramatique pour les gens qui y travaillent. On imagine des migrations de populations, des jeunes soudain désoeuvrés et d'autres qui abandonneraient leurs communautés pour venir s'enterrer dans ce tas d'ordures. En ce qui concerne l'environnement, on sait que de toute façon l'assainissement des terrains ayant hébergé la décharge s'étalerait sur plusieurs dizaines d'années. En résumé, le problème reste épineux, les solutions proposées peu satisfaisantes et les candidats surtout motivés par leur désir politique d'être élu le 4 avril...
La décharge de K'ara K'ara
(Photo:emi)
1 commentaire:
si seulement les ordures pouvaient être aussi au centre de nos débats ici ! on se bat en ce moment dans le Cher pour ne pas voir épandre sur nos terres les fientes parisiennes ... mais je crois qu'on mangera quand même les poireaux au caca...
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