vendredi 26 février 2010

Le code de la route bolivien

Mettons fin aux critiques et aux stéréotypes et parlons franchement de la conduite en Bolivie. Non, il n’est pas dangereux de rouler en voiture là-bas. Il faut seulement connaître le code de la route local. Premièrement, on avance « au klaxon ». Celui qui se manifeste en premier passe. Au diable la priorité à droite, le rond point, c’est le plus réactif qui passe. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, jamais de froissement de tôle : ça passe juste, mais ça passe. Evidemment, le passager non averti aura d’abord quelques frayeurs, mais finira très vite par faire confiance à son chauffeur.
Pour ce qui est des piétons, c’est une autre chanson. Il y a bien des passages signalés, mais il semble qu’on ait plutôt procédé à un gaspillage de peinture, étant donné que le piéton qui s’y aventure se fait régulièrement klaxonner par les automobilistes, même si par définition il est prioritaire. Se fier aux feux rouges est parfois aussi trompeur, surtout lorsqu’on ignore que ceux-ci se trouvent après le carrefour et non avant comme dans la plupart des pays. En fait, le piéton n’a qu’une seule ressource, celle de compter sur ses capacités physiques et mentales : une bonne vue, une évaluation correcte de la distance et de la vitesse des véhicules, et une aptitude naturelle à la course. Dans le cas contraire, traverser la rue pourrait lui causer de graves accidents, si on sait en plus que les voitures, plutôt que de s’arrêter pour laisser finir la traversée à quiconque s’aventurerait sur la chaussée, sont tout à fait prêtes à lui passer sur le corps sans sourciller.
En ce qui concerne les routes, elles ne sont ni plus défoncées, ni moins sures qu’ailleurs. Comme partout, l’alcool au volant et le manque de sommeil des chauffeurs de bus grandes lignes sont les premières causes d’accidents. Le chiffre apparemment plus élevé qu’ailleurs, si l’on se fie aux récits sensationnalistes des journaux télévisés, de la mortalité sur les routes n’est en réalité dû qu’au fait que les passagers n’ont d’autres choix pour traverser le pays que de prendre le bus, les lignes ferroviaires étant hors d’état de nuire depuis longtemps. Sans parler de l’avion, totalement inabordable pour une grande partie de la population.
Le gouvernement de Evo Morales est en passe de réagir en adoptant des mesures pour la sécurité des conducteurs et des passagers. En effet, une loi vient de passer qui sanctionnera le taux d’alcoolémie passé un certain degré. Le plus étonnant est de voir dans les rues et sur les chaînes de télévision des messages de santé publique avertissant de la dangerosité de l’alcool au volant, chose jamais vue jusqu’alors en Bolivie. Indéniablement, c’est une avancée. Mais de nombreux progrès sont encore à faire pour améliorer la sécurité, notamment concernant le port de la ceinture de sécurité, les sièges auto pour enfant (inexistants), le port du casque pour les conducteurs de deux roues, sans parler du respect vis-à-vis des piétons.

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