jeudi 22 octobre 2009

Le chemin de l'Inca

Première journée de vacances bien mouvementée, puisque, tout en restant assise devant mon écran d'ordinateur, j'ai parcouru à pied plus de 5000 km en 2 heures à travers la Cordillère des Andes. Je vous explique.
J'ai regardé avec beaucoup d'attention le magnifique DVD de Megan Son et Laurent Granier, deux jeunes aventuriers un peu fous qui se sont lancé le défi incroyable d'aller de l'Equateur au Chili à pied, en suivant les traces du Qhapaq Ñan, le Chemin de l'Inca. Des milliers de kilomètres, plus d'une année de marche sur des chemins culminant la plupart du temps à plus de 3000 mètres d'altitude. Un lourd équipage à porter, le froid, le soroche -le mal de l'altitude qui leur donne au début de terribles maux de tête-, le soleil qui leur brûle la peau, les disputes, les tensions. Megan et Laurent choisissent de nous montrer leur aventure telle qu'ils l'ont vraiment vécue, jour après jour, avec les bons et les mauvais moments. Souvent, le découragement les titille, mais toujours ils décident de repartir, d'aller au bout de leur rêve. Et ils sont récompensés, par des paysages grandioses, des tronçons entiers de chemin datant de l'Ere Inca encore intacts, pavés, entretenus par les populations locales, des rencontres avec des gens touchants, accueillants.
J'ai vu beaucoup de documentaires de la sorte. Mais celui là m'a perticulièrement marquée. Par son rythme d'abord, enlevé, dynamique, loin d'être répétitif malgré la longueur du chemin. Les auteurs ont su choisir des images suffisamment pertinentes et dignes d'intérêt pour que leur reportage reste cohérent. Ensuite, le ton. Pas de lyrisme, pas de chiffres assomants, pas de permormances enchaînées les unes après les autres, pas de prétention d'aventurier. Juste du réalisme, de la sincérité, dans les larmes ou dans le rire, le récit de ce qu'ils ont vraiment vécu et qu'ils nous font généreusement partager de l'intérieur. Finalement, leur travail mérite d'être cité et diffusé. Parce que leur grande marche à travers les Andes n'est en fait pas qu'un défi. C'est aussi pour eux la démonstration, la preuve par l'image, que des vestiges de grandes civilisations existent encore dans le monde, mais que le développement humain, économique et des infrastructures peuvent les faire disparaître sans que l'on ait le temps de faire ouf. Témoin, cette portion de Qhapaq Ñan au-dessus duquel on construit une route. Un seul éboulement, une coulée de boue, et le Chemin de l'Inca sera enterré sous des tonnes de gravas. C'est pourquoi ils militent activement pour que le Qhapaq Ñan soit inscrit dans le Patrimoine Mondial.
Vraiment, j'ai été séduite par le reportage de Megan et Laurent. Leur ténacité, leur courage, leur vérité. Des gens, par ailleurs, extrêmement sympathiques! Félicitations!
Allez donc les rencontrer sur leur site:

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