Voici le bureau de mon adolescence:
le drapeau du Mexique -fait main, s'il vous plait-; une photo -sous verre s'il vous plait- du Popocatepetl; des cactus dans un pot aussi décoré par bibi -pour que ça fasse plus "exotique"-; la photo des chutes d'Iguazu; en haut d'autres photos que vous ne voyez pas: le christ du Corcovado, le Machu Picchu, la place de Cuzco...; une carte du monde en sous main, à l'époque où la yougoslavie existait encore; des livres -je ne me souviens plus lesquels, des récits de voyages sans doute-.
C'était avant ma rencontre avec l'Amérique du Sud, avant le grand tourbillon, à l'époque où déjà je lisais Azteca de Gary Jennings, recopiais des dizaines de pages sur les civilisations aztèque et inca, décalquais les photos des temples de Palenque. Une sorte de prédestination je vous dis! Pour vous donner une idée, lors de mon premier cours d'espagnol en 4ème, je ne connaissais que les Incas -Tintin et le Temple du Soleil- et espérais ardemment que nous allions parler du Pérou et chanter des huayños. L'Espagne? Aucune idée! -Autant vous dire que je fus quelque peu déçue par la tournure que prirent les événements. Ma fixation empira au lycée -mais là je vous raconte ma vie, diantre!- lorsque je décidai de ne participer en classe que pour répondre à des questions sur des textes d'Amérique Latine -incrédulité des professeurs, assez vexés j'avoue, et Dieu sait si la tête d'un adolescent est dure...-. Ma prof d'espagnol de 1ère poussa les hauts cris en apprenant que je lisais, pour mon premier livre dans la langue de Cervantes, El amor en los tiempos del Colera de Garcia Marquez: "Mais c'est beaucoup trop dur pour toi!". Par la suite, et j'en ai beaucoup souffert à la fac, je décidai de ne plus faire la "ceta"-cette fameuse lettre "crachée" plus que prononcée- sous prétexte qu'elle n'existait pas en Amérique Latine. Idem pour le vocabulaire: "Mais ce mot n'existe pas mademoiselle. -Si, en Amérique Latine. -Oui, un américanisme, donc c'est faux." Puis je recontrai la Bolivie, et plus rien ne fut jamais comme avant, m'accrochant cette fois à des certitudes et non plus à des bouts de rêves. Quoique... je ne connais toujours pas le Mexique...!
3 commentaires:
Bonjou Emi, J'adore ce que tu racontes! Je commence bien la journée!
désoeuvrés et benêts
J'aime pas ces deux mots ;-)
C'est pour riiiiire Michèle! Un clin d'oeil à Lili qui sur "Au féminin" en voit des tonnes, de gourdes qui racontent leur vie! Je disais ça parce que je m'étais juré de ne pas parler de la mienne...!
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