Ca me fait toujours le même effet. Toujours l'euphorie incroyable de les voir "en vrai", ces groupes qui remplissent mon disque dur et qui sont pour moi des références. Canto Popular déjà, Zulma Yugar (même si son concert avait été très décevant, c'est peut-être pour ça que je ne vous avais jamais raconté...), Bolivia Manta (mais là je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout objective). Un enthousiasme de gamine me submerge chaque fois. Et hier soir ce fut encore le cas. Kollamarka à Paris, c'était inespéré, mais bel et bien réel. La nervosité est galopante en cette chaude soirée d'été. J'attends, impatiente. Je guette les musiciens. Je redeviens groupie. La salle est très éclairée, trop; la scène est minsucule, la sono pas fantastique, le discours de madame l'ambassadrice... non, rien; la traduction prend trop de place et est approximative. Tout semble mal parti. Mais lorsque les musiciens arrivent, mon coeur se met à battre. C'est bien Kollamarka, et même si les jeunes recrues ont remplacé les anciens, les fondateurs sont là. Je suis bouche bée. Les cordes commencent à chanter, et nous nous lançons des regards entendus. Pas de doute, ils maîtrisent. C'est du bon. "Mi chiquitin"... On prend une leçon, un cours magistral dans la vue. Fin de la première partie, les musiciens sortent rapidement puis reviennent un par un, armés de leurs sikus et de leurs ch'ullus. Ca va souffler. Comment vous dire? Un tremblement de terre, une espèce de ras de marée qui vous scotche au siège -comme au démarrage d'une Ferrarri, vous voyez un peu?-. Les zankas vous font vibrer jusqu'aux tripes, les bombos vous défoncent le coeur. Ca bout au niveau des racines, elles sont maintenant bien ancrées dans la terre, bien profond, à l'image de ces musiciens dont on a l'impression qu'ils ont les deux pieds bien enfoncés dans la terre de Bolivie au moment où ils jouent. Ils sont là, mais ils ne sont pas là, c'est ça toute leur force. Entracte. La deuxième partie est folklorique. Alors que je fais a posteriori e résumé du concert on me dit "oui, ils jouent le même répertoire depuis vingt ans, je le connais par coeur, "Teresita", "Amores hallaras", c'est du copié collé de Alaxpacha". D'accord, mais moi je ne suis pas musicienne -enfin si un peu quand même-, je ne suis pas blasée; moi Kollamarka ils peuvent me chanter la Marseillaise en aymara je serai toujours en admiration devant eux. D'ailleurs pendant la deuxième partie je ne vois même plus le public qui se trémousse sur les fauteuils inconfortables, je n'entends plus les applaudissements, je ne vois plus qu'eux, que les musiciens. C'est le top du top, du bon, du lourd. C'est juste énorme. Tout est parfait, je n'ai rien à dire. Je suis ailleurs, très loin. Loin? Tout près en fait, chez moi.
(je pourrais en parler pendant des heures, écrire des pages et des pages que je n'aurais pas tout dit, tout exprimé. J'en dirais presque des gros mots tellement c'était bien! P... euh... Carajo!!! (oui parce qu'en français ça aurait faire une méchante rime...)
1 commentaire:
Ils avaient encore embauché un mauvais traducteur?
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